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Cas d'école n°1 : concevoir des formations dans un REP+, un travail collectif qui ne va pas de soi

Par skus — publié 06/06/2017 14:55, Dernière modification 06/10/2017 15:42
Cette ressource vidéo retrace la genèse d’une collaboration inter-métier au sein d’un réseau à partir de son expérience du pilotage pédagogique.

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La géographie du réseau 0:00:00
L'objet du travail : mettre en place les formations 0:00:45
Identification des problèmes : division du travail, attentes et préoccupations non partagées 0:04:08
Un an après... 0:10:02
Le conseil écoles-collège : appartenance au réseau vs mise en oeuvre du cycle 3 0:12:03

La géographie du réseau

Chaque réseau a des particularités géographiques propres qui ont une influence sur l’organisation du travail des acteurs. Le réseau REP + présenté dans le schéma ci-dessous, est un réseau qu’on peut qualifier de « dispersé ». En effet, le collège se situe en centre ville mais les écoles de rattachement sont réparties sur une grande partie de la ville, éloignées du collège pour certaines. L’autoroute qui traverse le réseau isole deux écoles.

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L'objet du travail : mettre en place les formations 

Parmi les acteurs assis autour de la table ce jour là, on peut noter l’absence des formateurs Education Prioritaire (FEP), pourtant concernés par l’ordre du jour du comité de pilotage, puisqu’il porte sur la mise en place de formations.

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Mettre en place une formation nécessite de comprendre l’agencement des métiers de la formation, leur complexité, afin d’identifier parmi les nombreux interlocuteurs susceptibles d’intervenir, les personnes à qui s’adresser.

Agencement des métiers et des missions en REP+

A l’échelle du réseau les pilotes ont élaboré un schéma définissant le rôle des instances dans la mise en place des formations. Le comité de pilotage (CoPil) définit les besoins et les contenus ; le conseil école collège retient une thématique parmi celles proposées par le CoPil.

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Identification des problèmes : division du travail, attentes et préoccupations non partagées.

Face aux difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des deux formations, les équipes ont cherché à identifier et à analyser leurs problèmes.

  • La formation premier degré Education Prioritaire. 

Le travail en amont avait été pensé par les pilotes du réseau de manière totalement découpé (relevé des besoins, planification des formations, => le coordonnateur; conception de la formation => le FEP); à première vue, absence du conseiller pédagogique de circonscription dans la boucle, sauf que dans les faits , le coordonnateur, le FEP et le CPC travaillent conjointement à la conception de la formation, constituant ainsi un collectif à trois dans un espace de travail informel, nécessaire, selon eux, pour « faire du bon boulot ».

 

  • La formation inter-degrés : la question de “qui forme” ? se pose différemment.

Pour cette formation d’initiative locale (FIL) portant sur la laïcité, le CoPil s’est tourné vers la DIFOR (DIvision de la FORmation) qui a ses propres formateurs académiques. Cette formation a été vécue comme un échec par tous les formateurs. Les pilotes du REP+ rapportent que : « les formateurs ont été mal menés et les collègues étaient en colère à l’issue de la formation ». L’analyse de la situation révèle un problème de conception de la formation. Notamment dans l’analyse des besoins qui permet de définir le contenu et qui n’a pas fait l’objet d’une discussion sur ce que chacun mettait derrière la question de la laïcité.

Après coup, la discussion permet de réaliser que les préoccupations, les attentes, n’étaient pas du tout les mêmes en fonction des métiers de chacun :

  • pour le principal du collège, il s’agissait de « mettre en musique » la charte de la laïcité
  • pour l’équipe du premier degré, il s’agissait de répondre à la question de la présence des parents dans la cour
  • pour l’enseignant de SVT il s’agissait de pouvoir dispenser son cours de 4ème sur la reproduction humaine...

Le temps du bilan permet de prendre conscience que la demande faite aux formateurs était impossible et renvoie aux acteurs du réseau deux questions fondamentales :

  • En amont de la formation, comment problématiser collectivement les questions vives de travail qui émergent autour de la laïcité.
  • Penser les collaborations inter-métier, c’est à dire prendre en charge la question du « qui fait quoi ? » non pas comme une personne chargée d’exécuter une commande, mais comme des petits collectifs en charge de tout ou partie d’un projet dont ils partagent les tenants et aboutissants. Collectifs à définir et dont dépendra la qualité du travail.

Un an après…

Un an après, un retour sur expérience des acteurs du réseau, leur a permis d’identifier à quel point il était important de s’expliquer. S’expliquer sur ses représentations, ses attentes et ses besoins, afin de déplier les implicites de chacun avec la nécessité de requestionner le rôle des instances du réseau et de leurs acteurs. Qu’est-ce qu’on y fait exactement ?

Ce travail les a amenés à retravailler le schéma du réseau.

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Vers un comité de pilotage moins restreint et à géométrie variable.

Initialement, dans ce réseau, le comité de pilotage avait été restreint par souci d’efficacité. Un an après la question de son efficience est posée et remet en cause sa constitution. Le coordonnateur de réseau, qui a soutenu cet assouplissement, explique sa lassitude de « passer son temps à redonner à chaque autre acteur périphérique les décisions qui ont été prises dans ce comité de pilotage volontairement restreint ». Le comité de pilotage propose donc des modifications de ses modalités de fonctionnement et envisage de s’ouvrir en fonction des besoins, des priorités, des ordres du jour, aux FEP, au principal adjoint, au directeur de SEGPA…

Le Conseil École Collège : appartenance au réseau vs mise en œuvre du cycle 3

Dans ce REP+, les acteurs du CEC (conseil école-collège) conçoivent cette instance comme le lieu de la mise en œuvre du cycle 3, mais de leurs points de vue cet objectif n’est pas atteint de manière satisfaisante. Le CEC fonctionne, à ce stade, davantage comme un espace permettant de faire « appartenance au réseau », que comme espace de travail fonctionnel où l’on collabore à la mise en œuvre du cycle. Mais comme le soulignent les ergonomes, n’est-ce pas un préalable de constituer ce qui s’apparente à une collection d’individus s’entrainant sur des situations réelles, pour parvenir à construire un collectif de travail efficace partageant des objectifs communs ?