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Orientation scolaire et discrimination, quand les différences de sexe masquent les inégalités : Introduction de la journée par Stéphane Kus, coordonnateur des RRS de Saint-Priest

Par Stéphane Kus — publié 24/10/2012 16:40, Dernière modification 13/11/2019 09:10

Le cadre de la matinée

 

Comme le séminaire, cette matinée a été préparée de manière partenariale par une équipe qui regroupe le CREFE Ain-Rhône, le CREFE de l’Isère, le Collège Coopératif Rhône-Alpes, l’Inspection Académique de l’Isère, le Réseau de Réussite Scolaire Colette de Saint-Priest, le Centre de Ressources pour le Développement Social Urbain Rhône-Alpes, la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, le Défenseur des Droits, et le Centre Alain Savary de l’Institut Français de l’Education.

Ce séminaire a permis de mettre sur la table des « questions vives » qui se posent dans le partenariat éducatif au niveau local :

  • Les relations aux familles des milieux populaires
  • La représentation des acteurs de ce que sont la réussite éducative et la réussite scolaire
  •  Ethnicisation et diversité culturelle
  • Violence à l’école et difficultés scolaires
  • Agir face à la grande difficulté scolaire
  • Les pratiques langagières des adolescents

Or sur chacune de ces questions les échanges entre les participants ont fait émerger une problématique commune : celle des pratiques professionnelles qui peuvent se révéler discriminantes.

Cette problématique mêle stéréotypes et gestes professionnels des acteurs de l’éducation et fonctionnements systémiques des institutions. En cela, elle est particulièrement complexe à aborder :

  • elle heurte nos valeurs éducatives (nous produisons de la discrimination alors que nous pensons agir en visant l’égalité)
  • la recherche en éducation n’aborde que rarement directement la question de la production d’inégalités de traitement.

 

La publication de 2 revues de littérature commandées par l’ACSé et le Défenseur des Droits sur la discrimination dans l’orientation et les parcours scolaire liée à l’origine et au genre nous a semblé être une bonne occasion pour aborder de front cette problématique avec un public plus large que celui du séminaire.

La première publication, « Orientation scolaire et discrimination : De l’(in)égalité de traitement selon l’origine » a fait l’objet d’une première journée d’étude le 3 octobre dernier. Le compte-rendu de cette journée sera bientôt disponible sur le site de l’IFé. Celle-ci nous a permis de défricher à la fois ce que dit ou ne dit pas la recherche sur les discriminations à l’école par rapport à l’origine, ce que les acteurs de terrain qui s’y confrontent entrevoient comme pistes pour y remédier, mais aussi de commencer à entrevoir que les questions de genre peuvent se croiser avec celle sur l’origine : ainsi certaines analyses des données du département des statistiques du ministère de l’Education Nationale montre que ceux qui semblent le plus discriminés par l’école sont les garçons issus de l’immigration non européenne.

La deuxième publication, « Orientation scolaire et discrimination : quand les différences de sexes masquent les inégalités », qui va vous être présenté ce matin par une de ses auteures, Marie-Laure Steinbruckner, va donc être pour nous le moyen d’approfondir la question du genre et des éventuelles inégalités de traitement qui y sont liées dans les processus d’orientation à l’école.

Se mettre au clair avec la notion de discrimination

Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un des 18 critères prohibés par la loi dans un domaine visé par la loi, comme l'emploi, le logement, l'éducation, etc...

La discrimination est un délit qui prive un individu d'un emploi, d'un logement ou d'un service, par exemple, en raison de son sexe, de son âge, de son origine, de ses convictions religieuses ou d'un autre critère fixé par la loi.

La discrimination a des conséquences graves pour la société : consolidation des préjugés, recul de l'état de droit, perte de confiance dans la justice, perte de crédibilité des institutions et des politiques publiques, légitimation de la violence au sein des organisations et du travail.

Ce n'est pas « que » le problème des « publics », mais celui des pratiques des acteurs publics et privés, celui du fonctionnement des institutions.

La discrimination est au cœur des pratiques des professionnels, sans pour autant qu'il y ait une volonté consciente de discrimination : la plupart du temps, les professionnels font ce qu'ils pensent être le mieux.

Cela signifie que toutes les institutions et organisations, publiques et privées, sont susceptibles de discriminer : nous sommes tous concernés et tous acteurs.

L'approche anti-discriminatoire se différencie d'autres logiques :

  • l'anti-racisme ou l’anti-sexisme qui se situent sur le plan des idées et non pas des actes : on peut ne pas être sexiste et discriminer
  • l'« intégration » qui fait porter aux plus fragiles la responsabilité de leur situation
  • la « diversité » qui utilise les critères illégaux pour représenter des groupes et nie les différences de traitement.

Enfin, ne pas en parler participe au maintien d'une connivence et des arrangements contraires au droit : cela rend invisible le problème et rend la discrimination acceptable.

Les participants à la matinée

 

Vous êtes venus nombreux ce matin, 110 personnes, ce qui confirme l’intérêt des professionnels à la question de la discrimination dans le champ éducatif et la liste des participants confirme une nouvelle fois l’importance du travail partenarial dans le champ éducatif. C’est cette conviction qui avait conduit la réflexion du séminaire sur la Réussite Educative et que nous voulions inscrire dans les journées d’étude sur la discrimination. 

  • pour 1/3 des représentants de l’Education Nationale : conseillers d’orientation psychologues, enseignants, formateurs, chefs d’établissement, coordonnateurs Education Prioritaire, cadres des Rectorats et des Inspections Académiques
  • pour 1/3 des représentants d’autres administrations de l’Etat et des collectivités territoriales : Direction régionale et départementale de la cohésion sociale, Hôpital, Caisse d’Allocation Familiale, Défenseur des Droits, Région, Départements, Communautés de communes, Municipalités
  • pour 1/3 des représentants du monde associatif et d’instituts de formations et de conseils

Vous êtes venus de tous les départements de la région Rhône-Alpes (Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Rhône, Savoie, Haute-Savoie), ainsi que quelques personnes de Dijon, Besançon, Toulouse et Paris.

Le déroulement de la matinée

 

L’organisation de cette matinée en 2 parties de la matinée répond à notre souci :

  • de croiser des apports de la recherche et des présentations d’expériences.
  • de favoriser les échanges.

Vous pourrez donc écouter ce matin l’intervention de Marie-Laure Steinbruckner qui vous présentera la problématique de la discrimination liée au genre dans les processus d’orientation scolaire puis l’équipe du collège Longchambon et de leur partenaire du Projet Educatif Local du 8e arrondissement de Lyon qui vous parleront de leur travail de terrain sur cette question. Chaque intervention sera suivie d’un temps d’échange et de débat.