Bibliographie pour les langues vivantes en éducation prioritaire
Ouvrages
ALBISSER Marie-Yvette (coordinatrice). Quelle pédagogie pour les élèves en difficulté ? Anglais premier cycle. Strasbourg : CRDP d'Alsace, 1994, 191 p.
Les six professeurs qui ont conçu cet ouvrage ont réfléchi aux hypothèses quant aux causes probables d'échec des enfants réputés "en difficulté". Ils ont observé les groupes, mis en commun les résultats des observations sur trois années et tenté d'identifier des stratégies susceptibles de convenir à un public en difficulté. S'appuyant sur des exemples concrets de difficultés d'élèves, les auteurs s'attachent de façon claire, concrète et souvent imagée à donner des repères, développer des compétences et des savoir-faire, développer la confiance et l'imaginaire des élèves en faisant appel à leur vécu. Ils rappellent également le rôle de l'environnement sonore et visuel en classe de langues (aménagement de l'espace, rappel des codes, des structures). Enfin, ils conseillent de favoriser le transfert et l'autonomie en cadrant les activités, en donnant des point d'ancrage au tableau, d'aider à l'expression en équilibrant temps de parole de l'élève et temps de correction de l'enseignant. Un référentiel des compétences transversales en français, langue vivante, histoire-géographie et mathématiques peut servir à la préparation des Itinéraires de découverte ou au travail transdisciplinaire.
BEACCO Jean-Claude. Les dimensions culturelles des enseignants de langue. Hachette, FLE : Paris, 2000, 191 p.
Le problème didactique que soulève l'enseignement de la civilisation en classe de langue ne doit pas occulter la dimension éducative et sociale de cette question. Selon les publics, la démarche pourra varier. Pour l'auteur, professeur à Paris 3 et conseiller spécial de la division des politiques linguistiques auprès du Conseil de l'Europe, il s'agit également d'observer les représentations des sociétés afin de savoir les manipuler avec lucidité.
CASTELLOTTI Véronique. La langue maternelle en classe de langue étrangère. Paris : clé international, 2001, 124 p.L'auteur rappelle à quel point le système éducatif français pratique un cloisonnement important entre les différentes disciplines linguistiques, cloisonnement souvent étanche, favorisant l'intérêt pour des faits de langue propres à chacune de ces disciplines. Cette ignorance réciproque entretenue entre les disciplines linguistiques vient aussi de la difficulté à s'appuyer sur les acquis linguistiques antérieurs. Or la conception plurilingue des apprentissages, défendue par l'auteur, ne peut se satisfaire de cette séparation. L'auteur développe aussi l'idée que la conception de la langue s'appuyant sur des choix normatifs et prescriptifs aboutit à un refus d'admettre les variations, les accents et les particularismes. Ne peut-on s'appuyer, lors de l'apprentissage d'une langue nouvelle, sur des systèmes linguistiques différents selon les apprenants ?
LUC Christiane, BAILLY Danielle. Approche d'une langue étrangère à l'école. Vol. 2. Etude psycholinguistique et aspects didactiques. Didactique des disciplines, INRP : PARIS, 1992, 181 p.
Ce deuxième volume propose une analyse psycholinguistique de l'activité d'élèves de CM2 qui découvrent comment fonctionnent d'autres langues que le français, d'autres systèmes linguistiques. L'ouvrage s'intéresse aux objectifs et à la réalisation sur le terrain d'une démarche adaptée à l'âge des élèves. A travers l'analyse de sept séquences d'enseignement, les auteurs mettent à jour les divers cheminements des enfants dans leurs démarches d'appropriation d'un fait de langue. Les auteurs rappellent que ce sont des "enfants de classes ordinaires, aux effectifs chargés et au caractère hétérogène fortement prononcé, de la banlieue est de Paris".
ROCHEBLAVE Christine. Psychopédagogie de l'enseignement de l'anglais. Paris : L'Harmattan, 1994, 177 p
Cet ouvrage, destiné aux enseignants, futurs enseignants, et au-delà à tous ceux qui s'intéressent à la psychologie et à la sociologie, s'appuie essentiellement sur la notion de rôle et sur ses implications. Il se propose à partir d'une enquête sur le terrain (six classes de 6e) de dégager et d'analyser les facteurs d'échec ou de réussite scolaire en anglais et, par extension, dans les langues vivantes en général.
VAN ZANTEN Agnès. De la diversité à la ségrégation scolaire. In : DUPUIS Pierre-André (dir.), PRAIRAT Erick (dir.). Ecole en devenir, école en débat. Paris : L'Harmattan, 2000, pp 45-65.
Comment fonctionne le système scolaire actuel ? Il faudrait parler de ségrégation plutôt que d'inégalité, et l'auteur constate d'importantes différences selon les établissements, en fonction de critères propres à chacun, portant aussi bien sur les offres en langues que sur les classes spécifiques proposées. Par ailleurs, dans les établissements les plus défavorisés, les enseignants sont souvent inexpérimentés, mal formés et peu stables et les parents pratiquent des stratégies d'évitement, dont le choix des langues est un des "outils", favorisant, de fait, l'effet ghetto de ces établissements.
YAGUELLO Marina. Catalogue des idées reçues sur la langue. Paris : Points Virgules, Seuil, 1988, 157 p.
L'auteur, professeur de linguistique à l'université Paris 7 fait ici le point sur certaines questions qui préoccupent aujourd'hui encore les linguistes. Qu'il s'agisse du soit disant "don pour les langues", des langues "pures", des langues "difficiles" ou de la "décadence" du français contemporain, l'auteur met en garde contre les préjugés à l'égard de certaines langues et rappelle que les langues, telle la "Newspeak", chère à Orwell dans 1984, qui fut la caricature extrême du dirigisme et du volontarisme linguistiques, servent à forger l'identité nationale ou communautaire et que les barbares furent d'abord ceux qui ne parlaient pas…le grec.
ZELLER Monique, SCHAEFFER Claude. L'enseignement de l'allemand en SEGPA dans deux collèges d'Alsace. In : Témoignages de pratiques avec les élèves en difficulté. 1999, p.113.
Les auteurs pointent en quelques lignes le désarroi des enseignants conduits à enseigner, avec peu de moyens, l'allemand en classes de SEGPA alors que la situation géographique des établissements fait de cette langue un outil important pour la réussite professionnelle des élèves. Sous l'impulsion d'une IPR, un groupe de recherches visant à créer un manuel-support pour les enseignants s'est mis en place.
Articles et revues
2006
Langues vivantes : question de méthodes. Le Monde de l'Eduaction n°344, février 2006, pp48-50.L'apprentissage d'une langue étrangère à l'école et son apprentissage en formation continue peuvent-ils se faire avec les mêmes contenus, avec les mêmes méthodes ? L'article fait à la fois le constat de la faible maîtrise des langues vivantes à la fin de la scolarité obligatoire et du marché florissant des entreprises de formation aux langues étrangères.
2003
Langues vivantes, l'Europe se met au diapason. Le Monde de l'Education, n° 314, mai 2003, pp 72-75.
De l'apprentissage précoce à l'enseignement bilingue, les pays de l'Union européenne accordent une place de plus en plus importante à la maîtrise des langues étrangères : système commun d'enseignement et d'évaluation (sous l'égide du Conseil de l'Europe), passeport linguistique visant à promouvoir les échanges didactiques entre enseignants et à harmoniser les compétences et leur évaluation, méthodologies en mutation (en France, les anglicistes reviennent davantage à la littérature alors que les germanistes cherchent à promouvoir les valeurs communicatives de leur langue ; outre-Rhin, le français cherche à concurrencer l'espagnol en insistant moins sur la grammaire en cours). Les linguistes mettent en avant l'importance de promouvoir la diversité des langues, question politique mais aussi technique : les cursus doivent permettre d'apprendre une langue de manière différenciée et c'est la culture des enseignants de langue et des autres disciplines, autant que l'organisation des cursus scolaires qui doivent évoluer.
2002
Comprendre les langues voisines : pour une didactique de l'intercompréhension. Babylonia (revue pour l'enseignement et l'apprentissage des langues), n° 2, DALSENE Louise, 2002, pp 14-15.Selon l'auteur, il est souhaitable de proposer une méthodologie autour d'un bilinguisme de compréhension, fondé sur les liens de proximité linguistique entre locuteurs afin d'éviter ainsi le maximalisme linguistique visant à promouvoir une langue au détriment d'autres.Site de la revue : http://www.babylonia-ti.ch/presentfr.htm
Le point sur l'apprentissage des langues vivantes. Observatoire de l'enfance en France, n° 52, juin 2002.
La France est un pays monolingue depuis la 3e république alors que le bilinguisme est considéré comme un bon tremplin pour l'apprentissage d'une nouvelle langue. Des enjeux éducatifs, humains et économiques sous-tendent la question de l'apprentissage d'une langue vivante car elle est un facteur d'inégalités sociales, culturelles et géographiques. Il existe encore de nombreux élèves qui n'ont pas de LV1 dans le second degré (CLIPA, CPA, UPI, classes relais...) et bien d'autres qui ne peuvent choisir leur LV2 en cycle professionnel, pour des raisons internes aux établissements.
Site de l'observatoire de l'enfance: http://www.observatoiredelenfance.org
Langues vivantes dans le second degré public : anglais- espagnol, doublet gagnant. Note d'information de l'Académie de Versailles n° 7, mai 2002, service prospective études pilotage SPEP, 4 p.
Dans cette académie comme au niveau national, l'anglais est étudié par 9 élèves sur 10 en LV1, l'espagnol par 4 élèves sur 5 en LV2 , l'allemand est en baisse, alors que l'italien est en progression en lycée en tant que LV3. Dans l'académie de Versailles, l'absence de LV1 s'observe dans les classes de 6e non francophones, dans les classes préparatoires à l'apprentissage et dans les classes relais, soit 0,1% des élèves en premier cycle. L'apprentissage d'une LV2 est moins généralisé : 3,1% des effectifs d'élèves après la 5e. Mais cette étude n'a pas pris en compte les lycées professionnels, le post-bac, l'enseignement spécialisé ou les EREA.
En Europe : Eurydice, réseau d'information sur l'éducation en Europe. Pour en savoir davantage sur les chiffres clés de l'éducation en Europe en 2002, les langues vivantes enseignées dans les différents pays d'Europe, de l'école élémentaire au lycée, un rapport complet sur ces questions. http://www.eurydice.org/
1999
Pédagogie diversifiée. In : MARCELIN Jacques (dir.). Anglais : l'élève au centre de l'apprentissage, évolution des pratiques de classe en collège et lycée. Démarches Innovantes (coll.), CRDP de Bourgogne, pp 53-60.Face au manque d'attention des élèves, le "zapping" de classe, les auteurs rappellent que la réponse n'est pas structurelle (réduire la durée des cours par exemple) mais pédagogique. Il s'agit de diversifier les supports, les activités, les outils ainsi que notre comportement d'enseignant, afin de faire face aussi bien au manque d'intérêt de certains élèves qu'à leurs difficultés d'apprentissage. Ce qui peut sembler aller de soi dans une classe "tranquille" (varier les activités d'écoute, de lecture, d'expression, les outils, rétroprojecteur, tableau de feutre, et les attitudes -déplacement, maîtrise de la voix) ne l'est parfois plus face à des élèves agités ou passifs. A travers un exemple succinct de mise en œuvre pour une classe de 6e puis une classe de troisième/seconde, les auteurs rappellent la nécessité de garder, en classe de langues, un rythme soutenu laissant une place importante à la prise de parole de l'élève.Une première expérience de l'enseignement de l'anglais dans un EREA (Mainvilliers).DA SYLVA REIS Lydia In : Témoignages de pratiques avec les élèves en difficulté. pp 107-112.Les instituteurs enseignant en SEGPA sont davantage sensibilisés à la question des élèves en difficulté. A travers l'analyse de quelques séquences, l'enseignante témoigne de ses difficultés et de ses réussites
1998
Les langues étrangères en France: apprendre c'est bien, pratiquer c'est mieux. Insee Première, n° 568, division condition de vie des ménages, BODIER Marceline, 4 p.Parmi les personnes (de 15 ans et plus) résidant en France et ayant pour langue maternelle le français, on compte à peu près autant de personnes qui estiment n'avoir aucunes notions utilisables en langues étrangères que de personnes possédant au moins quelques bases. Il semble qu'aujourd'hui, au moment de la scolarité, l'acquisition des bases se fait sans problèmes majeurs. Malgré cela, l'apprentissage ne donne durablement des notions utilisables en langues étrangères que pour les diplômés du supérieur. La longueur des études joue, mais aussi les opportunités de pratiquer ensuite les langues, notamment au cours de la vie professionnelle. (résumé du site) http://www.insee.fr/fr/ffc/liste_theme.asp?theme_id=7
1997
L'enseignement des langues vivantes à l'école primaire: éléments d'évaluation des effets au collège. GENELOT Sophie, Notes de l'irédu (institut de recherche sur l'économie de l'éducation), 96.4Afin d'améliorer l'efficacité de l'EPLV (enseignement précoce de langues vivantes), l'auteur a cherché à identifier et à décrire les facteurs qui participent à l'efficacité de l'enseignement de l'anglais à l'école élémentaire et au collège. Le bilan de cet apprentissage s'avère positif pour les élèves "forts", qui bénéficient de l'allongement du temps d'apprentissage. Les élèves en difficulté tirent bien moins de bénéfices de l'EPLV, d'autant que l'horaire dévolu à l'apprentissage de la langue étrangère est souvent pris, selon l'étude, qui date de 1996, sur les horaires de français. Il existe en effet un lien entre niveau de français initial et niveau acquis en anglais. L'auteur constate également une meilleure réussite chez les élèves bilingues d'origine étrangère ou qui pratiquent leur langue d'origine à la maison. Le facteur "taille de la classe" n'est, quant à lui, pas déterminant, moins que ne l'est la différenciation sociale des élèves. Les méthodes d'enseignement sont, elles aussi, plus ou moins efficaces, ainsi que certaines pratiques pédagogiques et le type d'intervenant (maître ou formateur extérieur). Quant à l'impact au collège, il est minime, et ce sont les élèves les plus forts qui arrivent à mobiliser les connaissances acquises en primaire. Pour les plus faibles, l'EPLV n'a pas d'incidence. L'apprentissage de l'anglais est, selon cette étude, lié à une moindre réussite des élèves en français, sans doute en raison d'un transfert d'horaires plus qu'à la présence de cet apprentissage. L'auteur ne manque pas de préciser que dans son étude, ni le niveau de production orale de l'anglais, ni les acquis de type comportemental n'ont été évalués.