2005
AMANIAN Sévane, BONNAUD Alice, LAMBERTYN Aurélie et VERCAMBRE Marie-Noël . Les disparités d’orientation au lycée . Revue Éducation et formations, n° 72. 2005.
À l’entrée en première, 70 % des lycéens intègrent la voie d’enseignement général et 30 % la voie d’enseignement technologique. La manière dont les lycéens choisissent la voie d’enseignement et la série du baccalauréat apparaît très liée au niveau scolaire, au milieu social et au genre. Mais ces trois facteurs ne jouent pas uniformément selon les orientations.
Le choix entre les voies d’enseignement général et technologique dépend d’abord des résultats scolaires, mais reste affecté par de fortes disparités sociales. Au sein de l’enseignement général, la détermination de la série est d’abord réglée par le degré de réussite en mathématiques, même pour le choix de la série littéraire. Par ailleurs, à résultats comparables, filles et garçons s’orientent encore très différemment, la série S restant très majoritairement masculine. Cette logique de choix, à la fois sexuée et liée aux résultats en mathématiques, se retrouve au niveau de l’orientation dans une série industrielle dans l’enseignement technologique : l’accès aux séries STI et STL concerne dans une écrasante majorité les garçons mais dépend aussi du degré de réussite en mathématiques.
BRINBAUM Yaël et KIFFER Annick. D'une génération à l'autre, les aspirations éducatives des familles immigrées. Ambition et persévérance . Éducation et formations, n° 72, p. 53–75. 2005.
Cet article met en regard les aspirations éducatives des familles selon leur origine sociale et géographique avec les projets et les parcours scolaires de leurs enfants. Les aspirations des parents immigrés, comme celles de leurs enfants, apparaissent plus élevées que celles des français d'origine de même milieu social. Les Portugais privilégient toujours les filières professionnelles tandis que les Maghrébins aspirent aux études longues générales pour leurs enfants. Ces ambitions élevées s'avèrent un élément clef des réussites scolaires des enfants.
Le dispositif du panel 95 permet, grâce à ses données subjectives sur les perceptions et ambitions des parents et de leurs enfants, de mettre à jour des ruptures et des continuités entre les générations et d'appréhender la façon dont sont vécus les parcours. En effet, des décalages apparaissent entre les aspirations des parents, celles de leurs enfants et les scolarités effectives de ces derniers. Plus prononcés dans les familles immigrées, leur nature diffère selon l'origine nationale. Ainsi, les projets et les scolarités effectives des élèves d'origine portugaise marquent une certaine rupture avec les attentes de leurs parents, avec une translation vers les filières du supérieur. Les jeunes d'origine maghrébine en revanche, s'approprient les ambitions de leurs parents, mais les réajustent en fonction de leurs scolarités effectives, dominées par les filières professionnelles et technologiques. Ces décalages, au niveau des parcours, peuvent engendrer chez certains des frustrations.
GRELET Yvette. « Enseignement professionnel, spécialité de formation et reproduction sociale ». Revue Éducation et formations, n° 72. 2005.
L’orientation vers une formation professionnelle est un processus complexe dans lequel différents facteurs interviennent. Les performances scolaires ont un rôle décisif, en tant que signal pronostique d’une aptitude à suivre un enseignement académique. Cependant elles n’expliquent pas entièrement les disparités sociales à l’oeuvre dans ce processus. Les aspirations des familles peuvent renforcer ou atténuer les effets de l’origine sociale.
Le contexte spatial contribue aussi à modeler les parcours scolaires, selon la richesse et la diversité de l’offre de formation de proximité. Le champ des formations professionnelles de niveau V n’est pas homogène. Les spécialités ne sont pas également attractives et leur attrait reflète celui des métiers auxquels elles conduisent. L’accès aux formations professionnelles se fait selon deux modèles extrêmes : celui de la transmission, propre aux indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants) dont les enfants font le choix de la reproduction ; et celui de la relégation, qui caractérise les orientations par défaut, motivées par l’échec scolaire. Entre les deux, la hiérarchie des spécialités se lit en miroir de la hiérarchie sociale.
LE BASTARD-LANDRIER Séverine. L'expérience subjective des élèves de seconde : Influence sur les résultats scolaires et les vœux d'orientation . L'orientation scolaire et professionnelle, vol. 34, n° 2, p. 143–164. 2005.
L'originalité de ce travail est de montrer que certaines dimensions de l'expérience scolaire des élèves, telles la perception qu'ils ont de leur niveau scolaire ou le rapport qu'ils entretiennent à l'égard des disciplines, influencent de manière non négligeable leurs résultats scolaires (en français et mathématiques) ainsi que la formulation de leurs voeux d'orientation. Ceci invite alors les équipes éducatives à prendre en compte cette perception subjective, dans le travail qu'elles mènent auprès des lycéens pour les aider à élaborer un véritable projet d'études, et dans la prise en charge de l'échec scolaire.
LEMAIRE Sylvie. Les premiers bacheliers du panel : aspirations, image de soi et choix d’orientation . Éducation et formations, n° 72. 2005.
Trois élèves entrés en sixième en 1995 sur dix sont bacheliers sept ans plus tard, dans une série générale le plus souvent, mais aussi technologique. Une majorité de ces bacheliers « à l’heure » poursuivent leurs études dans une filière sélective de l’enseignement supérieur : CPGE ou STS le plus souvent, IUT ou école recrutant directement après le baccalauréat. L’analyse de leurs orientations à la lumière des aspirations et des représentations qu’ils ont exprimées en terminale, montre que le projet professionnel joue souvent un rôle décisif ; il explique en partie les disparités des choix faits par les filles et les garçons. Mais les inscriptions dans l’enseignement supérieur des premiers bacheliers restent largement conditionnées par leur passé scolaire : la série de leur baccalauréat, leur niveau mesuré par la mention qu’ils ont obtenue, mais aussi le contexte d’offre scolaire dans lequel ils se trouvaient en terminale ainsi que le rôle qu’ont pu jouer leurs enseignants.
Les représentations des élèves du panel 1995, sept ans après leur entrée en sixième. Revue éducation et formation n° 72. Septembre 2005.
L'orientation en seconde, un moment difficile.
Trois facteurs principaux entrent en ligne de compte dans le choix de la série de première : les résultats scolaires, les caractéristiques sociales et familiales, le fait d’être un garçon ou une fille"/.
Consacré au suivi d'un panel de jeunes entrés au collège en 1995, le numéro 72 d'Education et formations apporte de riches informations sur les représentations des élèves et leur impact sur les stratégies scolaires.
Sorties sans qualification : Analyse des causes, des évolutions, des solutions pour y remédier. Philippe Dubreuil, Marc Fort, Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN) et Elisabeth Morin, Jean Claude Ravat Inspection Générale de l’administration de l’Education Nationale et de la Recherche (IGAEN). Juin 2005
Ce rapport s’inscrit dans le cadre du programme de travail des inspections générales fixe par le Ministre. Il est l’un des thèmes du suivi permanent des enseignements, des politiques, des services et des établissements.
Orientation, réussite scolaire : ensemble, relevons le défi. Irène THARIN. Rapport à la demande du Premier ministre. Février 2005.
Chargée par le Premier ministre d'une mission parlementaire relative à la réussite des jeunes, du collège à l'université, Irène Tharin juge inquiétant le problème de l'échec scolaire et universitaire. Elle note un déficit de connaissance de l'entreprise et de l'apprentissage. L'auteur fait le point sur les réformes en cours (dont la mise en place du dispositif LMD - Licence, Master, Doctorat) etc..