Bibliographie
Ouvrages
BAUTIER Elisabeth et RAYOU Patrick, Les inégalités d’apprentissage. Programmes, pratiques et malentendus scolaires, PUF, 2009, 192 p.
Cet ouvrage propose de mettre au coeur de la réflexion et du débat les processus sociaux par lesquels les élèves apprennent ou n'apprennent pas selon les normes scolaires. Embrassant l'ensembles du système éducatif, de la maternelle à l'université, il met en évidence des récurrences dans les scolarités défaillantes : c'est par exemple pour des raisons très semblables qu'on n'acquiert pas les connaissances et copétences nécessaires à la lecture à l'école primaire ou à la dissertation au lycée. C'est aussi parce que, de leur côté, les enseignants sont peu formés aux processus d'apprentissage de leurs élèves qu'ils se centrent très fortement sur la logique des cours qu'ils ont à faire et peinent à comprendre que leurs destinataires ne les comprennent pas toujours...La notion de "malentendus"est ici largement mobilisée pour rendre compte de ces glissements de perspectives. Sans mettre de coté les puissants mécanismes sociaux qui contrarient les aspirations démocratisantes de l'école, elle interroge les analyses et pratiques des apprenants comme celles des enseignants qui, pris dans les multiples logiques qui traversent le système éducatif, ne sont pas toujours capables d'identifier les processus sous-tendant l'activité de l'autre. Sans édulcorer la difficulté de la tâche à accomplir pour surmonter ces malentendus, sans vouloir culpabiliser ceux qui participent à leur existence, les aiteurs proposent des pistes pour repenser individuellement et collectivement les situations d'apprentissage.
BERAUD-CAQUELIN H., LANGOUET G., Les oubliés de l'école, Paris, Hachette Éducation, Collection : Pédagogie divers, 2003, 256 p.
Les progrès réalisés depuis plusieurs décennies pour amener un nombre croissant de jeunes à obtenir qualification et diplômes sont incontestables. Pourquoi certains élèves ont-ils, malgré tout, un parcours scolaire difficile ? Qui sont ces «oubliés» de l'école ? À quelle étape de leur scolarité ont-ils commencé à décrocher ? Tout en mettant en valeur les réussites du système éducatif français, ce livre insiste sur la nécessité d'encourager davantage les plus démunis pour leur permettre d'atteindre un meilleur niveau de formation favorisant leur insertion professionnelle et sociale.
BLOCH Marie-Cécile, GERDE Bernard, (dir.), Les lycéens décrocheurs : de l'impasse aux chemins de traverse, Lyon : Chronique sociale, 1998, 269 p.
Pourquoi et comment les processus de "décrochage" s'enclenchent-ils ? Les lycéens décrocheurs ne représentent-ils pas le point où la crise scolaire se fait sentir avec le maximum d'intensité ? Les différentes contributions qui nourrissent les chapitres de cet ouvrage attestent de la nécessité d'une approche globale pour prendre la mesure de ce phénomène complexe qu'est le décrochage scolaire. La première partie s'attache à définir le décrochage, en France comme dans d'autres pays d'Europe, et pose la question des rapports au savoir et à l'école. La seconde partie suit les histoires singulières d'élèves décrocheurs et la troisième partie propose des réponses concrètes et des perspectives. Cet ouvrage, issu d’un colloque organisé par l’association « La Bouture », a été parmi les premiers a porter la question du décrochage scolaire. Centrées sur les lycéens, les communications des nombreux chercheurs et praticiens, n’en donnent pas moins des pistes d’analyse et/ou de remédiation sur ce qui peut faire rupture tout au long de la scolarité.
BOIMARE Serge. L'enfant et la peur d'apprendre, Paris, Dunod, 1999, 161 p.
A la fois instituteur spécialisé, rééducateur et psychologue clinicien, Serge Boimare témoigne de son expérience auprès d'enfants en grande difficulté scolaire : certains des adolescents dont il parle n'ont pas appris à lire. Mettant en regard ses différentes expériences professionnelles, il montre comment les contenus de savoir peuvent susciter des angoisses chez certains enfants, et comment cette peur d'apprendre peut les amener à se "débrancher" des apprentissages, comme pour se protéger. Au travers de nombreux cas d'élèves rencontrés durant sa pratique, Serge Boimare s'intéresse donc aux difficultés d'apprentissage avec une grille de lecture psychologique, et témoigne de pratiques pédagogiques qu'il a mises en oeuvre. Il évite ainsi les objets d'apprentissage "trop chauds" qui susciteraient trop de fascination de la part des adolescents, mais aussi les objets "trop froids" qui, vides de contenus, laissent toute la place aux fantasmes. Il confronte ses élèves au patrimoine culturel humain, par exemple en français, via l'étude de mythes fondateurs comme les mythes grecs qui évoquent des problèmes rencontrés par chaque sujet humain tout en les médiatisant, ou encore en mathématiques via l'oeuvre de Jules Verne. Le lecteur trouvera là une approche éclairée des apports possibles de la psychologie aux pratiques d'enseignement - apprentissage.
BONNERY Stephane, préface d’Élisabeth Bautier. Comprendre l’échec scolaire. Élèves en difficultés et dispositifs scolaires, Paris, La dispute, Coll. L’enjeu scolaire, 2007, 224 p.
Élèves « en grande difficulté », « en échec », « perturbateurs »..., cet ouvrage tente de dévoiler ce que masquent ces désignations ordinaires. Que nous apprennent ces élèves de la façon dont se construit la difficulté scolaire ? Que nous apprennent ces « grandes difficultés » des difficultés plus ordinaires qui structurent les inégalités scolaires ?
Stéphane Bonnéry, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII et membre de l’équipe ESSIESCOL, retrace les spirales de l’échec d’élèves qu’il a observés durant deux ans, en ZEP, du CM2 à la 6e. Il montre que ces enfants ne comprennent ni ce qu’on attend d’eux ni pourquoi l’école n’accepte pas leur façon d’être ordinaire. Il montre que leur appropriation ratée des savoirs est à la base du ressentiment envers l’école qui les gagne et de la résistance qu’ils lui opposent de plus en plus fermement au fi l des quiproquos, des occasions manquées et des déceptions. Leurs difficultés cumulées montrent en les accentuant les obstacles que doit surmonter la majorité d’enfants dont les familles, populaires, ne partagent pas les évidences scolaires. En même temps, elles désignent en creux les voies par lesquelles l’école pourrait aller à la rencontre de ses élèves. Au final, ce livre prouve qu’il n’est nullement nécessaire de choisir entre haut niveau d’exigence et démocratisation.
CABASSOLS Jean-Pierre, LEGRIGEOIS Claude, L'impossible n'est jamais certain, Paris : Ministère de l'Education nationale (DESCO, Bureau du réseau scolaire & IA du Rhône) / Ministère de la Justice (DDPJJ du Rhône), 2001, 111 p.
Ce document est paru dans la collection co-pilotée par les deux ministères. Il présente l'expérience menée depuis 1994 par le DSA (Dispositif de Socialisation et d'Apprentissage) de l'agglomération lyonnaise, dispositif précurseur parmi les classes relais. Il est question des conditions de la genèse du DSA, de son histoire, comme des différents aspects du dispositif, tant à l'origine que dans sa dimension évolutive de 1994 à 2000 : les modalités d'admission et de suivi du jeune, les jeunes eux-mêmes, le fonctionnement, l'équipe et ses choix pédagogiques, l'analyse de pratiques, la coopération avec les collèges… A la fois témoignage de l'équipe éducative et réflexion sur ses propres pratiques, ce document présente en outre l'avantage de comporter aussi bien des outils pédagogiques élaborés par l'équipe du DSA que des contributions de chercheurs ayant collaboré à cette réflexion avec elle ou ayant mené des recherches sur le dispositif (Daniel Thin, Dominique Ginet). Pour se procurer ce document : Ministère de l'Education nationale (DESCO, Bureau du réseau scolaire & IA du Rhône) ou Ministère de la Justice (PJJ & DDPJJ du Rhône).
GLASMAN Dominique, OEUVRARD Françoise, La déscolarisation, Paris La dispute, 2004, 312 p.
Les contributions qui constituent les trois grandes parties de cet ouvrage (définition-dénombrement, processus, déscolarisation et construction de soi des adolescents) s'appuient sur les recherches de leurs auteurs ; elles sont une partie de la recherche initiée par le programme interministériel de recherches engagé en 1999. Dans l' introduction D. Glasman propose une synthèse des causes de la médiatisation du phénomène (problème de l'insertion sociale et professionnelle, exigence de qualification et massification du système scolaire, les soucis d'ordre public), des résultats décrits par les auteurs qui éclairent les processus et les parcours très divers du décrochage. L'attention du lecteur est attirée sur l'association entre la délinquance et la déscolarisation, sur le dénombrement des décrocheurs par rapport au chiffre des sortis sans qualification, sur la singularité des parcours malgré des similitudes dans les processus ou les causes de décrochage. De nombreuses pistes de réflexion sur des problématiques globales sont ouvertes par ces recherches.
GUIBERT Nathalie, LONGHI Gilbert, Décrocheurs d'école, Redonner l'envie d'apprendre aux adolescents qui craquent, Éditions de La Martinière, février 2003, 176 p.
Gilbert Longhi proviseur d'un lycée qui offre plusieurs structures pour aider des adolescents à réintégrer un cursus scolaire et Nathalie Guibert, journaliste, présentent ici l'exemple de sept jeunes, ayant des problématiques différentes et qui vont après une déscolarisation plus ou moins longue, reprendre une scolarité. A travers les entretiens nous voyons comment l'amorce de la rescolarisation est un cheminement nécessitant accompagnement, écoute et fermeté avant le processus proprement dit et la réappropriation des apprentissages.
GUEDJ Claude, Motivation scolaire : un dispositif prend le relais, Montpellier, CRDP du Languedoc-Roussilon, 2001, 188 p. (Accompagner au collège).
L'ouvrage est le point de vue d'un acteur de terrain, coordonnateur et enseignant dans la classe relais de Vauvert (30), qui vient approfondir la réflexion entamée dans la cassette vidéo parue en même temps. Le livre montre la mise en place concrète du dispositif dans le contexte local, ainsi que son fonctionnement au quotidien, et rend compte de nombreux outils pédagogiques utilisés, notamment dans l'enseignement du français. Il s'agit d'une réflexion personnelle, donnant à voir comment les convictions, les engagements d'un acteur interagissent avec sa pratique et soulèvent des questions éducatives et pédagogiques : socialisation / apprentissage, choix des élèves...Pour se procurer le livre et la cassette vidéo : CRDP Languedoc-Roussillon, Allée de la Citadelle, 34064 Montpellier Cedex 2 (réf:340DC955)
HUGON Marie-Anne, PAIN Jacques, Classes relais : l’école interpellée, Amiens, CRDP de l’académie d’Amiens – CRAP-cahiers pédagogiques, 2001, 192 p. (Repères pour agir, Dispositifs).
L’ouvrage dresse un état des lieux des dispositifs relais qui se caractérisent par leur diversité. Il donne la parole aux élèves et enseignants, examine la place des classes relais au sein du système éducatif, leur inscription au sein du réseau de structures d’aide aux élèves en difficulté et s’interroge sur les objectifs de ce dispositif. Un chapitre est consacré à l’enseignement en classes relais, aux stratégies d’individualisation et de médiation. Les auteurs suggèrent notamment de travailler avec les élèves les fonctions cognitives (Programme d’enrichissement instrumental, Ateliers de raisonnement logique) et de développer les compétences de lecture-écriture (Evalire, ateliers de questionnement de textes, langagiciels), de travailler sur la loi et la place de chacun et enfin de travailler sur la question du sens des savoirs scolaires.
JELLAB Aziz, "Le rapport au savoir, un analyseur de la violence institutionnelle en milieu scolaire ?", Questions d'orientation, n° 4, 2001, pp. 23-33.
La violence ne recouvre pas le même sens, ne renvoie pas aux mêmes faits selon que l'on interroge les élèves ou les enseignants. L'auteur avance les idées suivantes : 1) avant de désigner un fait, elle constitue une représentation ; 2) outre les raisons extérieures à l'Ecole qui rendent compte de la violence des élèves, il convient de s'interroger sur les raisons tenant au fonctionnement même de celle-ci et notamment sur les pratiques pédagogiques ; 3) les tensions opposant certains élèves et Ecole tiennent à une question de légitimité quant à ses finalités ; 4) la violence scolaire invite à être attentif à la confrontation de l'apprenant aux savoirs et au cadre scolaire. Pour les élèves "violents", l'école et les savoirs qu'elle enseigne ne font pas sens et l'écart est grand entre la culture scolaire des enseignants et leur culture sociale et familiale. L'indiscipline, les comportements déviants, l'absentéisme conduisent alors au décrochage scolaire. Il s'agit donc, plutôt que de vouloir réconcilier les élèves perturbateurs avec l'école à travers une pseudo utilité professionnelle des savoirs (multiplication des stages en entreprise), de donner du sens aux savoirs scolaires en eux-mêmes et de permettre leur appropriation par les élèves. Cela suppose une réflexion sur le travail enseignant et la mise en activité des élèves.
LEROY Pascale, HUERRE Patrice (dir.) L'absentéisme scolaire. Du normal au pathologique, Paris, Hachette Littératures, 2006, 335p.
L’absentéisme scolaire n'est pas un phénomène nouveau, mais parce qu'il est devenu un phénomène de société il suscite désormais de l'intérêt, quand ce n'est pas de l'inquiétude, jusqu'à une mobilisation politique nationale. De l’adolescent qui sèche un cours occasionnellement pour s’investir parfois dans d’autres activités, à celui qui décroche totalement parce qu’il ne parvient plus à trouver la motivation nécessaire, ou est en proie à une phobie scolaire par exemple, en passant par le « présent absent » qui assiste aux cours mais sans jamais acquérir les savoirs fondamentaux, le terme d’absentéisme recouvre des réalités très diverses. Ainsi peut-il apparaître, selon les cas, comme une transgression normale accompagnant le processus d’adolescence ou comme le symptôme d’une pathologie. Sociologues (François Dubet), pédagogues (Serge Boimare, Gilbert Longhi), psychiatres et psychologues (Annie Cordié, Patrick Delaroche, Daniel Marcelli) se penchent ici sur la question préoccupante de l’absentéisme scolaire, pour essayer d’en déterminer les causes, toujours plurielles, et de proposer des solutions tenant compte des différents enjeux à l'oeuvre.
MARTIN Elisabeth, BONNERY Stéphane, Les classes relais. Un dispositif pour les jeunes en rupture, Paris, ESF, 2002, 264 p.
Les dispositifs relais sont des structures prenant en charge les élèves de collèges déscolarisés ou en voie de déscolarisation. Dans une première partie, s'appuyant sur des observations de classe et des entretiens, les auteurs décrivent le contexte d'apparition de ces nouvelles structures, leur fonctionnement et les pratiques éducatives et pédagogiques qui y sont mises en œuvre. A partir de deux enquêtes, ils évaluent le pouvoir de rescolarisation des dispositifs. La seconde partie, utilisant la notion de norme et la distinction entre normalisation et normativité, propose une grille d'analyse des pratiques professionnelles et des comportements des jeunes. Enfin, la troisième partie vise à comprendre, à partir d'un échantillon de 47 entretiens avec des jeunes des dispositifs, le sens que les élèves attribuent à leur expérience scolaire avant, pendant et après le passage en classe relais. La conclusion souligne que les dispositifs relais, "constamment en tension entre relégation et intégration", peuvent offrir à certains élèves une possibilité de rescolarisation qui n'existait pas auparavant, mais qu'ils ne peuvent résoudre les problématiques scolaires, sociales et psychologiques dans lesquelles ils se débattent. Les dispositifs relais interrogent tout le collège et sont le "symptôme" d'un malaise plus général et plus profond.
MARTINEZ Jean-Paul, BOUTIN Gérard, BESSETTE Lise, MONTOYA Yves, (collectif). La prévention de l'échec scolaire-Une notion à définir. PU Québec, décembre 2008, 234p.
La notion de prévention est un terme à la mode qui prend cependant des sens fort différents selon les approches dans le cadre desquelles il est utilisé.
Son usage apparaît notamment dans les domaines scolaire, psychosocial et sanitaire. Des démarches sont en effet entreprises depuis plusieurs années afin de prévenir l'échec scolaire, la violence à l'école et l'inadaptation. Elles prennent souvent la forme d'interventions ou de programmes offerts dans les domaines prénatal, préscolaire et primaire. Bien évidemment, une démarche de type préventif est la plupart du temps reliée au dépistage de difficultés d'apprentissage ou de comportement.
Or il existe, à l'heure actuelle, un débat très vif entre ceux qui préconisent un dépistage hâtif, annonciateur d'une délinquance ultérieure, et ceux qui, tout au contraire, remettent en question des entreprises tissées de bonnes intentions mais qui risquent de stigmatiser certaines populations d'enfants vulnérables. Manifestement, un tel sujet mérite notre attention, d'où le thème de cet ouvrage, "La prévention de l'échec scolaire".
Ses auteurs, à partir de leur expertise, tentent de répondre aux questions suivantes: Quel rôle la médiatisation des problèmes scolaires et sociaux joue-t-elle dans le choix de certains types de prévention? Quelle est la part des principaux acteurs de l'éducation (parents, enseignants, intervenants psychosociaux, universitaires et autres) en ce qui concerne la prévention? Dans quelle mesure les programmes de formation destinés aux parents contribuent-ils à la prévention de l'inadaptation psychologique, scolaire et sociale? Les programmes de formation des enseignants se préoccupent-ils suffisamment de la question de prévention? Comment peut-on redéfinir les notions de prévention primaire, secondaire et tertiaire en tenant compte des réalités actuelles? Nombre de chercheurs et de spécialistes de l'éducation de plusieurs pays francophones tentent par leurs approches différentes de revisiter ce concept de prévention de l'échec scolaire en l'abordant en fonction de leurs propres réalités géosociolinguistiques.
La richesse de ces points de vue, parfois différents, souvent complémentaires, fait l'originalité et l'intérêt de ce numéro. Cet ouvrage s'adresse à un public très vaste : praticiens, chercheurs et parents y trouveront un panorama le plus complet possible d'une problématique très complexe qui peut les concerner à plusieurs chefs. Il porte essentiellement sur trois points: a) la prévention, le contexte et les acteurs, b) les modalités d'intervention visant à contrer l'échec scolaire et, enfin, c) les programmes destinés aux populations concernées (petite enfance, préscolaire, primaire, secondaire et populations à risque).
MILLET Mathias, THIN Daniel, Ruptures scolaires. L'école à l'épreuve de la question sociale, Paris, PUF, 2005
Jusqu'à la fin des années 80, l'attention était portée sur "l'échec scolaire", aujourd'hui une attention nouvelle porte sur les questions de "déscolarisation". Les processus de rupture scolaire touchent en premier lieu les collégiens issus des milieux populaires. Les auteurs analysent l'articulation des différents phénomènes qui conduisent au "décrochage" scolaire en s'appuyant sur une enquête intensive de deux ans.
PETITJEAN-CERF Cypora, L'école de la dernière chance, Paris, Stock, 2005, 282 p.
Témoignage aufil de l'année scolaire d'une enseignante certifiée de lettres , coordonnatrice d'une classe-relais de la région parisienne. L'invention du métier au quotidien face à des adolescents perdus et en souffrance, l'auteure nous fait partager ses difficultés, ses échecs et ses espoirs.
TANON Fabienne, Les jeunes en rupture scolaire : du processus de confrontation à celui de remédiation, Paris, L’Harmattan, 2000.
Le décrochage scolaire est un phénomène complexe, mettant en jeu une multiplicité de causes et dépassant le cadre purement scolaire. Cet ouvrage mêle discours de chercheurs et témoignages d’acteurs scolaires et extra-scolaires. La première partie étudie les causes du décrochage et montre le dysfonctionnement du lien élève, culture, famille et école à travers les témoignages des jeunes. La seconde se centre sur quelques situations concrètes au collège pour analyser comment se met en place le phénomène de la rupture scolaire. Enfin, la troisième partie décrit les différentes démarches entreprises (classes-relais, actions d’accompagnement scolaire, approches partenariales) pour essayer de répondre au décrochage.
Revues et articles
Actes de la recherche en sciences sociales
Actes de la recherche en sciences sociales, n° 149, septembre 2003, Bertrand Geay, Du «cancre» au «sauvageon» in Les contradictions de la "démocratisation" scolaire.
Depuis la fin des année 80, l'institution scolaire a opéré une adaptation structurelle en développant de nouveaux modes de gestion des publics concernés par les violences scolaires, l'absentéisme, l'alternance avec le monde du travail. L'une des conséquences majeures de ces transformations est d'avoir permis la constitution d'espaces de coopérations inter institutionnels. Ces transformations institutionnelles mettent en œuvre les nouvelles politiques publiques à travers des mesures où alternent répression et insertion.
Actes de la recherche en sciences sociales, n° 149, septembre 2003, Mathias Millet et Daniel Thin, Une déscolarisation encadrée in Les contradictions de la "démocratisation" scolaire
Les auteurs analysent les dispositifs-relais comme traitement institutionnel du "désordre scolaire" car il s'agit d'encadrer les élèves les plus éloignés des exigences scolaires. Ils étudient les modalités de catégorisation des collégiens les effets produits par leur passage dans les dispositifs relais : d'une part le renforcement d'un maillage institutionnels autour des collégiens et de leurs familles, d'autre part l'organisation d'une déscolarisation différée et encadrée.
Animation et éducation, janvier/février 2005, n° 184, pp30-32, Socialiser les élèves par le biais des savoirs.
Témoignage de Frédérique Landoeur, professeure des écoles en classe relais à Montpellier., dont l'expérience est retracée dans un film : "Les enfants du Big Bang", écrit et réalisé par Marie Frapin, disponible en DVD auprès de : Les films Grain de Sable, 206 rue de Charenton 75012 Paris.
Animation et Education, mai 2001, n° 162, pp. 22-23. Une classe relais contre le ghetto. Témoignage recueilli par Robert Touati auprès de Pierre-Louis Chevalier, enseignant dans une classe relais pour enfants gitans sédentaires.
Animation et Education, n° 155, mars / avril 2000, pp. 11-35. Dossier : Agir ensemble avant qu’ils ne "décrochent".pp. 14-15: L’école en rupture avec les jeunes, interview de Marie-Danielle Pierrelée, ex-proviseur d’un LEP de Saint-Denis auquel était rattachée l’Auto-Ecole.
pp. 16-17: Un autre style de prof!, interview d’Anne Deschamps, professeure de philosophie, enseignante dans la classe relais de Charleville Mézières.
Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs
Cahier n°2, septembre 2003( parution : 2004 ), La déscolarisation en France : l'invention d'un problème social ? Dossier coordonné par B. Geay, A. Meunier.
Les différents articles abordent les enjeux et usages de la "déscolarisation", la construction sociale du phénomène à travers certains dispositifs, ainsi que les traitements qui en sont fait.
Les cahiers dynamiques
Les cahiers dynamiques (PJJ), n° 22, avril 2002. Place, rôle et fonction d'une éducatrice PJJ en classe relais partenariale.
Les cahiers dynamiques (PJJ), n° 14, mai 1999.
La classe relais de Colombes. Fonctionnement & évolution d’un dispositif. Propos recueillis par Joëlle Calën auprès de Marie Elhingher, éducatrice PJJ.
La classe relais des Mureaux. Un dispositif curatif. Propos recueillis par Joëlle Calën auprès de Serge Perez, éducateur PJJ.
Le dispositif de socialisation et d’apprentissage de Lyon, par Anne-Marie Dubois.
Classes intermédiaires et relais du Mans, par Anne-Marie Dubois.
La classe ouverte de Montpellier, par Jean-Luc Ricaud.
Ces articles ont été repris dans la Revue du CERFOP, n° 14, décembre 1999. Dans celle-ci figure en plus: Les classes relais, présentation d’ensemble.
Education & formations
Education & formations, n° 70, Décembre 2004, 23 pages, DAVAILLON Alice et NAUZE-FICHET Emmanuelle
Les auteures distinguent une partie des enfants "pauvres" qui connaissent une scolarité sans heurt et une autre catégorie plus nombreuse qui cumule retard ou sortie précoce du système scolaire, orientation massive en formations technologiques. Ces inégalités de trajectoire concernent surtout les garçons et semblent largement jouées avant le collège.
Education & formations, n° 66, Juillet-Décembre 2003 Numéro spécial
18 questions sur le système éducatif. Synthèse des travaux de la DEP. Sur ces 18 questions, la 14e : "violence et absentéisme deux éléments du climat des établissements". 1% de élèves seraient concernés par l'absentéisme, dans un nombre limité d'établissements et l'enquête auprès des inspections académiques montre que la procédure de gestion de l'absentéisme s'avérerait efficace.
Education & formations, n° 57, juillet-septembre 2000, pp. 19-37, CAILLE Jean-Paul, Qui sort sans qualification du système éducatif ?
Environ 9% des élèves entrés en 1989 en sixième ou en section d'éducation spécialisée sont sortis du système éducatif sans formation. L'auteur constate, à partir de l'enquête qu'il a menée, que ces élèves sont arrivés au collège avec de gros retards scolaires et qu'ils sont, pour la plupart, issus de milieux sociaux défavorisés. Le risque de connaître un tel destin scolaire augmente lorsqu'ils ont été maintenus dans le cadre purement scolaire, sont passés par les filières technologiques ou les classes d'aide et de soutien. Ainsi, les élèves de SES-SEGPA sont très nombreux à abandonner leur scolarité (un sur deux environ). Les variables famille de l'élève, sexe de l'élève et nationalité de l'élève ont également été interrogées.
Voir aussi : CAILLE Jean-Paul "Qui sort sans qualification du système ?", Education & formations, n° 48, décembre 1996, pp. 81-102.
Education & formations, n° 48, décembre 1996, pp. 81-102, BROCCOLICHI Sylvain, LARGUEZE Brigitte. Les sorties sans qualification moins de cinq ans après l'entrée au collège.
Cet article porte principalement sur les élèves ayant quitté le système éducatif avant la seconde ou une classe terminale d'un cycle préparant au CAP ou au BEP. Les auteurs, s'appuyant sur une étude de la DEP, ont repéré les particularités de ces élèves et cherché à détecter les conditions objectives et les processus subjectifs qui ont entraîné l'interruption précoce des études. Ils constatent que les risques sont très inégaux selon l'origine sociale des élèves et le niveau des acquis à l'entrée en sixième et que l'absence de redoublement au collège n'est pas un critère d'adaptation scolaire. En effet, le redoublement au collège paraît augmenter les chances de rester scolarisé dans des conditions viables. Les raisons qui prédisposent à l'interruption précoce d'études sont les suivantes : aide réduite de l'entourage, aggravation des difficultés scolaires à l'entrée au collège, "dégoût de l'école" pour les élèves placés dans des "classes-ghetto" où règne l'indiscipline, ou ayant accédé à des classes de quatrième générale sans les pré-requis ni l'aide, ce qui renforce l'échec et le sentiment d'humiliation. A l'inverse, le redressement et la poursuite d'études des élèves en difficulté passent souvent par l'encadrement spécifique des classes de SES, le tutorat et l'accompagnement trouvés dans le voisinage ou au sein même de l'établissement scolaire.
Groupe d’accompagnement des dispositifs relais de l’Académie d’Amiens, MONCEAU Gilles. L’accompagnement des équipes: la psychologie unique recours? 2002, pp. 7-9.
Les classes relais sont vues comme des analyseurs du système éducatif. Le développement des lectures psychologiques des difficultés de l’élève tendent à laisser penser que les problèmes comme les solutions viendraient de l’extérieur de l’école, de la vie privée. L’auteur montre comment son travail d’accompagnement d’équipes de dispositifs relais, qui consiste à saisir les enjeux institutionnels, dans une démarche d’intervention socianalytique et de recherche action, porte essentiellement sur la production du dispositif lui-même, et donc sur les pratiques concrètes et quotidiennes qui y sont à l’œuvre, comme sur l’histoire du dispositif, ses moyens matériels, les commandes contradictoires dont il est l’objet. Cela permet de prendre du recul avec «l"urgence», en prenant cette urgence comme analyseur du système.
Lettre de la DIV
Fiche technique - supplément à la Lettre de la DIV n°75- avril 2002 : La veille éducative
La nouvelle revue de l'AIS (NRAIS)
La nouvelle revue de l'AIS : adaptation et intégration scolaires, n° 25, 4ème trimestre 2003. Réussir ses apprentissages à l'école et au collège. Editions du CNEFEI.
Ce dossier "réussir ses apprentissages à l'école et au collège" se situe du côté de l'apprenant, les difficultés rencontrées étant analysées comme co-construites dans la situation d'apprentissage et non inhérentes à l'élève. Différents articles interrogent les conditions de la réussite dans la transversalité des apprentissages ou l'acquisition des fondamentaux, les facilitations pédagogiques, les positionnements de l'adolescence.
La nouvelle revue de l'AIS : adaptation et intégration scolaires, n° 24, 4ème trimestre 2003 Décrochage scolaire et déscolarisation. Editions du CNEFEI.
Cette revue présente un dossier "décrochage scolaire et déscolarisation" à travers différents articles qui interrogent les processus de décrochage. Après deux contributions européennes, une première partie analyse, d'un point de vue théorique et à partir de recherches, le décrochage "de l'intérieur" dans les apprentissages. Le cadrage institutionnel est présenté du point de vue éducation nationale et PJJ avant un détour au coeur des savoirs et des pratiques : comment convoquer les élèves sur le registre de l'activité intellectuelle, quelles pédagogies mettre en oeuvre pour les faire renouer avec une dynamique d'apprentissage.
L'observatoire de l'enfance
Dispositifs relais : intégrer ou reléguer. L'observatoire de l'enfance, n° 77, octobre 2004.
Ce quatre pages décrit les dispositifs, leurs évolutions et leurs évaluations. Malgré leur apparente réussite la question de leur place est posée : sont-ils destinés à intégrer ou reléguer ? Ne sont-ils pas un accroc supplémentaire au collège unique ? Ne serait-il pas plus "rentable" de prévenir de façon très précoce ?
L'école après 16 ans, L'observatoire de l'enfance, n° 76, septembre 2004.
Jusqu'à 16 ans la scolarisation des jeunes est théoriquement générale. Mais après l'obligation scolaire, les situations deviennent extrêmement variables. En dépit d'une incontestable élévation des niveaux scolaires et d'une démocratisation, l'école reste reproductrice. Mais au delà de ces constats se pose la question de la seule responsabilité de l'école dans cette reproduction sociale.
Des actions face aux"décrochages" scolaires. Observatoire de l'enfance en France, n° 53, juillet 2002.
Le point sur les 16-18 ans déscolarisés sans qualification. Observatoire de l'enfance en France, n° 32, août - septembre 2000.
Monde de l'éducation
n°342 décembre 2005
Les décrocheurs : pas tous des délinquants ! le point de vue de Catherine Blaya, directrice de l'Observatoire européen de la violence scolaire : "Une bonne partie des élèves à risque de décrochage sont des jeunes en souffrance souvent ignorés des enseignants, car peu pereturbateurs"
Ecole obligatoire : maître ou juge, il faut choisir, point de vue historique de Antoine Prost :"L'absentéisme scolaire n'est pas un phénomène récent. Il fut même, pendant longtemps, le principal fléau contre lequel les ministres de l'instruction se sont battus, mais il a changé de nature..."
Observatoire national des Zones urbaines sensibles (ZUS)
Rapport 2004 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles, novembre 2004, Editions de la DIV.
La seconde partie du rapport traite du décrochage scolaire pp 150-154 "La scolarité et l'éducation".
Revue du CERFOP ( Centre d’Etude et de Recherches pour la Formation Professionnelle)
Revue du CERFOP, n° 18 ,décembre 2003.
Conception et évolution d'un dispositif relais : le TESCAP à Brest.
La "classe passerelle" de Marseille.
Le "Soutien Aux Scolaires" (SAS) : un partenariat éducation nationale et protection judiciaire de la jeunesse.
Revue du CERFOP, n° 17, décembre 2002.
Les dispositifs relais des collèges par Dominique Brossier.
Revue du CERFOP, n° 16, décembre 2001.
Socialisation et/ou apprentissages en classe-relais, par Claude GUEDJ
Activités périscolaires proposées aux élèves d’un dispositif relais, par Claude GUEDJ.
Revue du CERFOP, n° 15, décembre 2000.
Une expérience de classe relais en Indre et Loire. Collège Michelet de Tours, par Albert Gilles & Geneviève Aubert.
Le dispositif relais du département de l’Aube, par Nadège Dumas.
La classe relais de Mennecy, une expérience réussie?, par Joël Goavec.
Les dispositifs relais en question, par Elisabeth Martin.
Revue française de pédagogie
BEN-AYED Choukri, BROCCOLICHI Sylvain, L'institution scolaire et la réussite de tous aujourd'hui : "pourrait mieux faire". Revue française de pédagogie, n° 129, octobre-novembre-décembre 1999, pp. 39-51.
Depuis une dizaine d'années, la diversification des méthodes de recherche permet de mieux connaître et de mieux comprendre l'importance des décalages entre l'école telle qu'elle est définie dans les textes officiels et son fonctionnement réel. L'institution scolaire est encore loin d'assurer des conditions de scolarisation qui favorisent les progrès de tous les élèves. L'étude des interruptions précoces de scolarité montre au contraire la persistance encore très générale de pratiques scolaires qui laissent se développer les mécanismes cumulatifs d'échec et de démobilisation des élèves. Des transformations plus conséquentes s'avèrent possibles mais ne peuvent se réaliser à l'échelle du système scolaire qu'en s'appuyant davantage sur des recherches, des expérimentations et des formations mieux articulées. (résumé du périodique)
Revue internationale d'éducation de Sèvres
Revue internationale d'éducation de Sèvres, n° 35, Décrochages et raccrochages scolaires. Des systèmes aux pratiques.
Les articles réunis dans ce dossier permettent de replacer la lutte contre le décrochage dans l'ensemble du système scolaire (Belgique, Irlande, Italie, Portugal) et présentent également des dispositifs spécifiques de raccrochage scolaire (Allemagne, France). Mettant en perspective massification de l’enseignement, déscolarisation et échec scolaire, ils montrent que le décrochage est une question posée à l’ensemble de l’institution scolaire, aussi bien en termes d’efficacité du système que de justice sociale. Les solutions imaginées pour «raccrocher» les décrocheurs peuvent-elles permettre aux autres élèves de mieux réussir leur scolarité ? La conviction que la diffusion des acquis de ces expériences constituent un outil pour repenser en profondeur l'ensemble des systèmes d'éducation et de formation émerge des textes présentés dans ce dossier.
Les sciences de l'éducation pour l'ère nouvelle
Les Sciences de l’éducation pour l’ère nouvelle, vol. 36, vol. 1, 2003, Le décrochage scolaire.
Carole Asdih, Maryse Hedibel, Stéphane Bonnéry, Michèle Guigue, Mathias Millet et Daniel Thin abordent la question du décrochage scolaire par des éclairages sur les logiques et les parcours des collégiens concernés ainsi que sur l'interaction des processus qui les y conduisent.
Ville-Ecole-Intégration Enjeux
Ville-Ecole-Intégration Enjeux, n° 132, avril 2003,Prévenir les ruptures scolaires.
La thématique du décrochage scolaire semble prendre la place de l’échec scolaire sur la scène administrative, politique et médiatique. Mais n’y a-t-il pas un risque de focalisation sur les seules ruptures visibles, celles qui troublent l’ordre de la classe, de l’établissement ou du quartier, alors que d’autres « décrochages » plus discrets (décrochages « cognitifs ») sont tout aussi inquiétants ? Par ailleurs, le lien entre ruptures scolaires et délinquance n’est-il pas un peu simpliste ? Tous les élèves décrocheurs sont-ils en échec scolaire ? Les articles de ce numéro, écrits pour la plupart par des chercheurs ayant répondu à l’appel d’offres interministériel sur les processus de déscolarisation, tentent de saisir l’ampleur et les variations du phénomène, interrogent la catégorie « déscolarisation » , analysent les processus conduisant au décrochage et montrent le rôle joué par l’institution scolaire dans la « fabrication » des décrocheurs. Articles de D. Glasman, B. Geay, E. Bautier, D. Thin, D. Frandji, M. Hédibel, S. Bonnéry, C. Schiff, etc..
V.E.I n° 126, septembre 2001, "Soigner" la banlieue?" MONCEAU Gilles. De la classification des individus à celle de leurs devenirs dans l’institution scolaire. Article paru dans La lettre du GRAPE, n° 43, mars 2001, pp. 27-35.
Lorsque les jeunes résistent à l’institution scolaire, n’apprennent pas ce qu’ils devraient apprendre ou développent des comportements inadéquats, ils sont identifiés à partir de certaines de leurs différences et se trouvent pris dans des procédures et des dispositifs spéciaux. Selon l’auteur, l’Education nationale distingue quatre catégories à « aider » : les élèves à « éduquer prioritairement », catégorie reposant sur un critère géographique, le territoire des ZEP ; les élèves scolarisés en CLIS ou en établissement spécialisé ; les élèves « en difficulté » suivis par les RASED ou scolarisés en SEGPA ; les élèves « décrocheurs » accueillis dans les classes-relais. Or, sur le terrain, le « classement » dans ces catégories n’est pas toujours aisé en raison des corporatismes professionnels, des politiques locales, des conflits idéologiques et des places disponibles dans les différentes structures. On relève qu’elles ont en commun la volonté de s’inscrire dans une dynamique visant à permettre aux élèves de passer d’un mode de scolarisation à un autre et l’extrême attention au processus d’individuation. Mais on peut se demander si l’emprise de l’institution scolaire sur les individus n’est pas en train de se renforcer, celle-ci étant en mesure d’identifier le devenir scolaire de chacun, de l’accompagner, de l’évaluer, de l’orienter, voire de le prévoir.
Ville-Ecole- Intégration, V.E.I enjeux, n° 122, septembre 2000, Le décrochage scolaire : une fatalité ?
Le nombre de jeunes "décrocheurs" augmente. Le phénomène s'étend désormais à de nouveaux publics. Ce dossier décrit la diversité des situations de décrochage, tente une analyse des processus à l'œuvre dans les trajectoires de rupture scolaire afin de trouver des réponses plus adaptées en termes d'apprentissage et de régulation. Il étudie aussi les dispositifs divers mis en place, dans et hors l'école, pour prévenir le décrochage.
Ville-Ecole-Intégration, n° 115, décembre, 1998, MARTIN Elisabeth, Des dispositifs relais pour des élèves en rupture avec l'école., Gérer l'exclusion : entre droit commun et spécificité, pp. 161-180.
Le regroupement temporaire d'élèves en très grande difficulté dans des dispositifs relais expérimentaux répond-il à une logique d'intégration ou à une logique de mise à l'écart ? A l'appui du travail effectué dans le cadre du Centre Alain Savary, l'auteur décrit les diverses modalités d'action de ces dispositifs (durée, lieux, équipes, modalités structurelles) puis entreprend l'analyse des caractéristiques des jeunes concernés. Ensuite, elle étudie comment s'articulent, au sein des pratiques, les deux objectifs affichés par ces projets : objectif de socialisation et objectif d'apprentissage des contenus scolaires.
X.Y.Zep - Bulletin du centre Alain Savary
OEUVRARD Françoise. Des jeunes en rupture d'école ? Un programme interministériel de recherche sur les "processus de déscolarisation". X.Y.ZEP - Bulletin du Centre Alain Savary, n° 18, février 2004, pp.3-6.
Dans ce dossier Fançoise Oeuvrard présente les origines du programme interministériel de recherche ainsi que les contextes politiques au moment de l'appel d'offre fin 1999 et au moment de la réception des travaux fin 2002. Les commanditaires du programme (MEN, PJJ, FASILD, DIV) attendaient un éclairage sur les décisions à prendre dans le domaine de l'intégration et de l'insertion sociale des jeunes en risque d'exclusion. 12 équipes sur 36 ont été retenues. Ce fut l'occasion d'un travail d'évaluation quantitative et d'étude des processus conduisant au décrochage à travers la description des jeunes concernés. Ces recherches interrogent la politique éducative et posent la question du traitement des difficultés d'apprentissage, de l'évaluation, de la pédagogie et des contenus... Les résultats posent également le problème des limites de la prise en charge par l'école seule des problèmes qui trouvent leur origine le plus souvent dans le contexte socio-économique où se trouvent ces jeunes.
MARTIN Elisabeth, Les dispositifs relais. Pour éviter la déscolarisation des jeunes de collège.X. Y ZEP. Bulletin du centre Alain Savary, n° 7, mars 2000, pp.3-6.
Les dispositifs relais ont été créés pour accueillir les jeunes déscolarisés ou en voie de déscolarisation avec comme objectif le retour vers un collège ou une formation professionnelle. Mais l'existence de ces structures pose de nombreuses questions : jouent-elles un rôle d'intégration ou de relégation ? S'agit-il seulement de "traiter" des élèves marginaux ou se questionne-t-on aussi sur le fonctionnement du collège unique, sur ce que renvoient ces jeunes quant à la qualité de l'organisation de l'enseignement et des relations pédagogiques ? Après avoir décrit le fonctionnement des classes relais, l'auteur s'interroge sur les élèves qui les fréquentent en utilisant les résultats d'une enquête nationale et ses propres observations. Distinguant les notions de normalisation et de normativité, elle avance l'idée que les objectifs de socialisation et d'instruction doivent être visés simultanément par les professionnels qui interviennent dans ces dispositifs.
BROCCOLICHI Sylvain. Les interruptions précoces d'études. X.Y.ZEP - Bulletin du centre Alain Savary, n° 4, décembre 1998, pp. 3-6.
En s'appuyant sur une enquête de la DPD effectuée sur un panel de près de 27000 élèves entrés en classe de 6e en 1989, l'auteur s'interroge sur ce qui conduit de nombreux jeunes à quitter l'école précocement. Il constate notamment que les redoublements ou l'aide concernent rarement les collégiens les plus en difficulté. Le devenir de ces derniers dépend donc de l'aide qu'ils peuvent recevoir en dehors du cadre scolaire ainsi que des particularités des classes dans lesquelles ils se trouvent placés. Or, très rapidement, indiscipline et absentéisme ont provoqué une véritable rupture des relations pédagogiques. On constate en effet que les élèves qui ont abandonné leurs études de manière précoce ont très fréquemment été regroupés dans les mêmes classes ou bien après avoir connu l'échec et l'indiscipline sont passés "à l'ancienneté" dans les classes supérieures où ils se sont marginalisés. Il s'agit donc d'instituer de manière plus systématique, et dès l'école primaire et l'arrivée au collège, de nouveaux modes de régulation.
Proposition d'une bibliographie thématique sur le décrochage scolaire réalisée par l'ESEN (école supérieure de l'éducation nationale) juin 2005