NéopassForm@tion : des ressources pour la formation des formateurs

Frédérique Mauguen, responsable du centre Alain-Savary et Luc Ria, responsable scientifique du programme Néopass ouvrent la journée de présentation de NéopassForm@tion.

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Ce qui s'est dit dans les échanges

C'est très proche de ce qu'on vit

"- Pour les gens qui ne connaitraient pas tout à fait les ressources Néopass, on voit bien un tout petit bout d' ADN Néopass. C'est à dire on voit une collègue qui est en train de réfléchir en même temps qu'elle parle. Par rapport à d'autres plateformes ou ressources que vous avez l'habitude peut-être de consulter où vous voyez des personnes qui ont des avis un peu arrêtés. On voit bien là toute la puissance et j'ai vu vos sourires quand je vous regardais découvrir ça parce que c'est là où vous vous y reconnaissez, c'était à dire... Une personne qui réfléchit en se voyant faire c'est toute la puissance des approches que décrivait Luc Ria tout à l'heure, ce sont des approches centrées sur l' activité dans lesquelles il y a du processus de transformation qui est en jeu pour la personne qui est filmée. Mais aussi pour vous en même temps. Luc Ria dirait de la projection mimétique. Voilà, on est dans l'ADN de Néopass."

- Moi ce qui me faisait sourire c'est que je me disais que c'était très proche de ce qu'on vit en tant que... formatrice. Et je trouve que ça peut être vraiment intéressant de montrer ça à des collègues qui arrivent dans le métier pour montrer à quel point c'est... complexe et en fait on ne sait pas trop, on se pose toujours plein de questions et l'extrait en tout cas, je crois, montre très bien ça. Et je pense que ça peut vraiment aider des collègues qui chercheraient à faire bien. En fait, on ne sait jamais trop si c'est bien ou pas."

- Alors moi, j'arrive nouvellement sur un poste. Donc en fait cet échange là et ce type de questionnement où je filme des M2 et je me demande ce que je vais leur donner à voir, comment je vais l'analyser et  après qu'est-ce que je fais de ces petites captations et de ces autoscopies... Franchement, moi j'ai l'impression que je passe mon temps à réfléchir à ça. C'est la question existentielle. Et après il y a à mener un entretien aussi. Mince à l'entretien, je suis peut-être trop directive. Je le suis pas assez, donc du coup, dans mon autoscopie, ça, ça aurait été intéressant. Quand je suis dans l'entretien, j'ai l'impression que c'est saillant. Et quand je vois la vidéo de notre entretien, ça l'est pas. Donc voilà, il y a tout ce travail-là aussi, enfin moi là je suis en pleine construction. Et du coup, je pense que c'est... c'est peut-être pour ça que vous m'avez vu sourire, on a échangé à la table parce que j'ai l'impression de me voir, donc du coup ça me fait beaucoup de bien."

Des ressources pour quels formateurs ?

" - Je voulais savoir si vous aviez pensé ce dispositif en envisageant les spécificités du formateur du second degré qui n'est pas un formateur à 100%, qui fait eux trois formations dans l'année. À la différence du CPC et est-ce que c'est pensé? Est-ce qu'il y a des choses et des entrées possibles pour ce genre de public que sont ces formateurs du second degré ?

 - Ça a été plus facile de rentrer dans des espaces de formation dans le premier degré mais ceci étant dit les situations filmées peuvent être mobilisées dans différents contextes de formation car elles font référence à des questions de métier partagées que l'on soit formateur auprès d'enseignants dans la 1er degré, dans le second degré, formateur disciplinaire, transversal ou plus généraliste. C'est important de le dire parce que l'entrée par des situations professionnelles pourrait laisser croire que chaque situation est peut-être trop contextualisée pour qu'on puisse s'en servir dans des espaces où les métiers se déploient de manière différente. Faire des apports théoriques, mobiliser une vidéo, mener des entretiens, cerner un objet de travail en formation, etc.  Ces questions vont se poser différemment bien sûr en fonction des contextes d'exercice mais nous pensons que ce sont des questions de métier peuvent être discutées par des formateurs débutants ou plus expérimentés, chargés de formation à temps plein ou de façon plus ponctuelle. 

L'articulation entre métiers, formation et recherche

" -  Dans Néopass, les points de vue de chercheurs sont aussi variés, pluriels, complexes et sujets à discussion. C'est important aussi que nous, en tant que formateur, ou en tant que formateur de formateurs qu'on remette bien tout ça à la bonne place, c'est-à-dire que pas plus que d'autres, le chercheur n'a une vocation à émettre des points de vue surplombants et définitifs sur les choses. La question de la confrontation entre métiers, formation et recherche, elle est bien de faire circuler des savoirs et non pas de retrouver une verticalité sur qui explique à qui ce qu'il doit faire.

- Je partage complètement cette idée de dire qu'on a une forme d'orthodoxie dans cette plateforme où Il n'y a pas une bonne pratique qui est identifiée et identifiable, ça serait trop simple. Et qu'on est dans des pratiques professionnelles, entre la proscription et la prescription. Je pense qu'il y a un espace quand même où on peut imaginer des pratiques non pas qui se valent, mais qu'on peut comparer avec des avantages, des inconvénients. C'est aussi toute la difficulté d'arriver à avoir un peu de lucidité sur une pratique que je peux expérimenter et puis faire un point après derrière, à chaud ou à froid. De savoir la pertinence de cette pratique par rapport à d'autres qu'on aurait pu imaginer. On n'est pas non plus dans un relativisme total ou finalement la conviction de n'importe quel formateur va peser plus que celui de l'universitaire. D'abord, on n'a pas toujours des universitaires qui soient vraiment très spécialistes de ces questions-là. On est un petit nombre en France et au niveau de la francophonie et pas beaucoup plus. On peut par contre construire une communauté inter-catégorielle potentiellement plus nombreuse. "

Outiller des communautés d'appartenance au métier de la formation

" Cet outil là, c'est un outil qui sert pour aider à faire du lien entre l'IFÉ, les INSPE, les académies, les départements. La culture, elle est très hétérogène pour ne pas dire hétéroclite. Entre les académies qui prennent au bras le corps, premier-second degré cette question de la professionnalisation des formateurs, qui organisent une politique de formation de formateurs pour laquelle vous avez des compétences. Et pour laquelle en fait ce qui compte c'est la collaboration. Il ne s'agit pas de dire :" Cet outil va tout résoudre." C'est parce que dans la politique de l'INSPE, dans la politique du département, dans la politique à l'académie, on prend à coeur cette question : "De quel formateur a-t-on besoin ? Pour quelle crédibilité sur les questions d'apprentissage, les questions d'enseignement, les question de pilotage ? ".  On pourrait dire la même chose avec NéopassCadres. Il y a des académies qui s'emparent de cette question-là, d'autres moins. C'est quoi former à partir du travail réel ? C'est à ces communautés d'appartenance au métier de la formation que peut-être, on peut être utiles. Vous avez été plusieurs à dire : "Ça me fait un bien fou." Je le lisais dans les commentaires des gens qui sont connectés à distance. Quand on sort d'une formation en se disant : " On a vraiment parlé de mon travail, ça fait du bien et ça aide à faire mieux ce qu'on a à faire et qui est difficile tous les jours", on a gagné quelque chose d'important.

Accompagner l'usage des ressources

" Une réflexion pour ouvrir à une suite. Par rapport à la question posé il y a quelques minutes :" On n'a pas de choix de vidéos en académie.". Ça pose des vraies questions d'avoir trop de choix ou pas de choix du tout. Les 1300 vidéos de Néopass@ction ont été à mon avis pas du tout utilisées à la hauteur de ce qu'on avait envisagé ... Comment on fait en tant que formateur-formatrice en ayant très peu de temps? De se dépêtrer avec tout ça,  même si c'est thématisé et catégorisé, par rapport à ce type de ressources, s'il faut trois jours pour regarder les vidéos, on ne s'en sort pas  donc... C'est toute la réflexion de savoir comment nous on peut aussi vous orienter, vous donner des pistes possibles. Et de faire en sorte que ce soit des ressources qui soient à la fois  économes  dans des choix possibles pour ne pas que les formateurs soient livrés à une forme d' enquête impossible à faire alors même que le temps est limité pour chacun et chacune d'entre d'eux."

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