HCE : formation et pilotage, deux piliers pour aider les enseignants...
La formation, la recherche :
(...) L’École est confrontée à un nombre inacceptable d’échecs non surmontés et les professeurs sont trop souvent désarmés face aux blocages des élèves. La transmission des pratiques qui réussissent par des collègues plus expérimentés constitue bien entendu une dimension fondamentale de la formation, mais n’est pas suffisante. Les pratiques des enseignants gagnent également à se fonder sur la recherche - recherche disciplinaire, « recherche en éducation », sciences cognitives..., tout ce qui touche de près ou de loin aux apprentissages, y compris l’utilisation en classe des nouvelles technologies ou la prise en compte des différents handicaps.
(…) Il serait pertinent pour cela (…) de multiplier les interactions entre l’École et la recherche, y compris à l’intérieur des établissements scolaires eux-mêmes. Dans l’éducation comme dans les autres domaines, on ne peut se passer d’investir dans la recherche. Or la part de celle-ci dans le budget du ministère de l’Éducation nationale n’apparaît pas de façon claire, et n’est de toute façon pas à la hauteur des enjeux. Il serait judicieux de réserver une partie des emplois supplémentaires prévus pour remédier à cette situation et permettre à des enseignants ou à des cadres de l’Éducation nationale de mener une activité de recherche pendant une période donnée.
Le pilotage
Assurer la cohérence des textes, des discours et des pratiques est un impératif pour la réussite d’une réforme. (…) Quand une réforme d’importance est lancée, une approche méthodique et volontariste est indispensable pour convaincre et mobiliser l’ensemble des personnels concernés - personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation, de direction, d’encadrement. L’insuffisance de formation ou d’information ne peut que susciter des résistances compréhensibles. De surcroît, les professeurs ont besoin, pour la mise en œuvre quotidienne des réformes, de se voir proposer des outils d’ordre pédagogique précis, opérationnels et réalistes qu’ils peuvent adapter. La conception de tels outils nécessite la collaboration de chercheurs, mais la tradition de mise à disposition rapide - la plupart du temps en quelques mois - de « documents d’accompagnement » existe au niveau ministériel. Entre 2006 et 2012, pour le socle commun, des outils n’ont été réalisés que pour un seul des sept piliers (le troisième: les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique).
Pour exister dans les faits, une réforme d’ampleur exige une stratégie d’accompagnement, élaborée en tenant compte des préoccupations et des réticences des acteurs, et donnant aux personnes qui seront chargées de la faire vivre sur le terrain les moyens de se l’approprier. L’action des cadres du système éducatif - recteurs, corps d’inspection, chefs d’établissement - doit être bien articulée aux priorités de la politique éducative. Dès lors que l’accroissement de l’efficacité pédagogique des écoles et des établissements scolaires est affirmé comme l’objectif premier, ces cadres doivent faire évoluer leurs méthodes de travail en vue de conseiller efficacement les équipes. Le rôle des inspecteurs en particulier, trop absorbés par les tâches administratives, est à redéfinir.
Enfin, pour que le changement s’inscrive dans la durée, il est nécessaire que cette stratégie d’accompagnement touche aussi les partenaires de l’École - parents, collectivités locales, associations... - par une communication adéquate, tant au niveau national que local. (...)
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