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Centre Alain Savary
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Voir les métiers sous un autre angle...

Par Patrick Picard publié 13/07/2012 09:07, Dernière modification 14/04/2016 12:05

Les préfets des études sont issus de corps de métiers différents ; ils développent une nouvelle vision non seulement de leur établissement, mais aussi de leur métier d’origine :

    • Professeurs des écoles (dont SEGPA)

    • Enseignants du second degré

    • CPE

Dans les établissements RAR, bien des professeurs supplémentaires se sont engagés dans cette nouvelle expérience professionnelle de préfet des études, avec pragmatisme, et malgré des réticences parfois exprimées.

Ils ont souvent eu le sentiment de revivre les difficultés  qui étaient apparues à l’avènement des professeurs supplémentaires : quelle est leur légitimité ? sortent-ils du rang ? Ils doivent convaincre de l’intérêt des actions qu’ils mettent en place. Malgré tout, ceux qui sont d'anciens professeurs supplémentaires sont plus sereins, entre autres parce qu’ils avaient anticipé ces obstacles, les ayant vécus sous d'autres formes. De surcroît, certains professeurs RAR devenus préfets des études  mettent à profit les expériences et compétences acquises lors de leur ancienne mission.

Dans un établissement, il est légitime que chacun possède sa propre vision de l’établissement et de son métier depuis sa position d’origine. Mais les actions que mènent les préfets des études les amènent à repenser leurs visions initiales de l’établissement : en agissant sur un niveau, voire sur un établissement ou avec des partenaires extérieurs, le préfet des études élargit son champ de vision et d’action. Il lui faut donc comprendre les rouages internes de l’établissement et trouver les bons interlocuteurs. Comme force d’action ou de proposition, il devient un acteur visible au sein de la communauté éducative. Cette « mise en avant » demande une prise de responsabilité et un dialogue constant avec les équipes éducatives et la direction. Ainsi le préfet des études développe une vision politique (au sens de Politeia : comme compréhension de l’équilibre et des rapports internes et externes au sein d’une communauté) de la vie de l’établissement.

Cela renvoie donc à des difficultés professionnelles que sont le positionnement du préfet des études et ses relations avec les groupes d’influences au sein de l’établissement (ex : les « anciens », les « engagés »,...). (voir lien avec d’autres textes ?)

Modifier le regard sur l'élève ?

Cette nouvelle vision globale de l’établissement va aussi de pair avec une vision globale de l’élève : le préfet des études s’efforce de ne plus faire de différences entre le pédagogique et l’éducatif. Il cherche à mettre du lien dans l’établissement et dans les pratiques. Ainsi, bon nombre de préfets des études développent une vision nouvelle de leur métier d’origine. Les préfets des études sont aux prises avec une véritable interrogation professionnelle pour définir le sens et l’essence de leur action.

Les enrichissements professionnels remarqués sont les suivants :

- les professeurs des écoles, surtout s'ils sont spécialises (ex : SEGPA) partagent leur expérience pédagogique orientée vers la prise en charge d‘élèves en difficultés. Cette expérience se traduit par le développement de pratiques pédagogiques adaptées et d’une vision globale de l’élève.

- Les enseignants du seconde degré accèdent à des questions d’organisation et doivent acquérir une vision plus générale, sur deux plans : le ou les niveaux dont ils ont la charge, et surtout le niveau général de l’établissement. Cela leur demande de sortir de leur culture purement disciplinaire. Les professeurs doivent aussi acquérir une culture collective et travailler dans des équipes larges, approcher plus finement les problématiques éducatives. Si ce n’est pas déjà le cas, ils doivent réfléchir à des dispositifs pédagogiques, dans ou hors la classe, qui permettent aux élèves de se mettre au travail et de retrouver une estime d’eux-mêmes.

- Les CPE, malgré une confusion possible dans les missions qui se chevauchent (circulaire de 1982 des CPE et circulaire de 2010 des PdE), peuvent se sentir autorisés à se positionner sur des questions pédagogiques, voire à “entrer dans la classe”. C’est un enrichissement dans leur relation à l’élève et leurs pratiques professionnelles qui se poursuit dans un travail accru avec les professeurs et les enseignants spécialisés de la SEGPA.

D’un point de vue plus personnel, les préfets des études sont nombreux à s'interroger sur leur légitimité et leur efficacité face à l’ensemble de la communauté. Il va sans dire que ce questionnement professionnel interroge la division du travail dans les établissements scolaires, et plus particulièrement la notion de secret partagé ou le découpage entre pédagogique et éducatif.