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Centre Alain Savary
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Conclusion

Par skus — publié 01/07/2014 11:45, Dernière modification 14/04/2016 12:05
Questions vives du partenariat et réussite éducative 2013-2014 - A l’issue de ce nouveau séminaire « Questions vives du partenariat et réussite éducative », différents points de synthèse peuvent être proposés.
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Tout d’abord, les différents échanges relatifs aux partenariats éducatifs locaux posent d’emblée la question de l’échelle territoriale visée et donc de la recherche une improbable bonne échelle pour piloter les politiques éducatives locales. Suivant son positionnement institutionnel, suivant sa mission, suivant les publics qu’il vise ou qu’il touche, chaque participant tend à se demander quelle pourrait être cette bonne échelle. De fait, celle-ci n’est jamais donnée a priori puisqu’il n’existe nulle unité de commandement des politiques éducatives locales aujourd’hui. L’échelle de mise en œuvre de la cohérence des politiques locales ne peut donc être que le fruit d’intentions locales, de velléités de coordination, de tentatives de constituer des effets de milieux professionnels qui en garantissent le bon fonctionnement. Ainsi, si pour le niveau primaire, l’échelle de la commune fait sens pour tous, dès que l’on monte en tranche d’âges, la question se complexifie pour atteindre une somme d’acteurs extrêmement différents lorsque l’on aborde les publics de plus de 16 ans. Néanmoins, l’exemple du Rhône montre comment en se stabilisant sur la durée, un pilotage interinstitutionnel est possible, favorisant la prise en charge des nouveaux dispositifs sur la durée.

Autre sujet relatif aux lieux partenariaux existants, c’est le contenu des échanges qui les structurent. Bien souvent, il a été pointé à quel point les enjeux financiers, organisationnels et interinstitutionnels prenaient le pas sur des débats qui poseraient à nouveau frais la question du sens éducatif en général et la manière dont on peut œuvrer concrètement dans la lutte contre les inégalités quelles qu’elles soient, de façon plus particulière.

Dans les liens entre l’Education Nationale et ses différents partenaires, certains ont pointé les dérives possibles : comment éviter la sous-traitance que tendrait à faire porter l’Education nationale sur ses partenaires potentiels ? De façon similaire, sur un territoire, la tension financière croissante pose une question redoutable aux associations partie prenantes des politiques locales : comment coopérer et faire partenariat en situation de concurrence ?

Ce sont donc les types de pilotage qui doivent être reposés à nouveaux frais. Ces derniers prennent trois formes qui s’imbriquent aujourd’hui dans les politiques éducatives locales : de gouvernement, lorsqu’une institution suit de près les moyens financiers qu’elle engage dans ses politiques, de gouvernance, lorsqu’un accord pluri-partenarial est construit pour renforcer les cohérences des différents porteurs de ces politiques, et enfin de gouvernement à distance lorsque l’institution concernée n’a pas vraiment les moyens du pilotage local de sa politique.

Trois questions peuvent alors être posées en guise de conclusion :

  • Comment les acteurs, dans leur métier et en inter-métiers, peuvent-ils influer sur la décision politique et la fortification du portage politique et institutionnel pour gagner en cohérence locale ?
  • Comment renforcer la capacité d’évaluation sans qu’elle ne fasse porter sur les publics les questions auxquelles les institutions ne savent pas répondre et sans qu’elle ne devienne un simple instrument de communication du politique ?
  • Comment enfin, revenir à la question du sens, des finalités, et donc des principes partagées qui pourraient sans doute permettre de relire de façon plus exigeante les objectifs donnés aux politiques éducatives locales, en réfléchissant à la manière dont ces principes peuvent s’incarner dans le réel ?

Jean-Marc Berthet