Scolarisation des deux ans : la DEPP fait le point
La baisse du pourcentage d'élèves scolarisés à deux ans, depuis 2007, n'est pas un scoop, puisqu'elle a été la conséquence d'une politique affirmée. Elle ne parvient toutefois pas à gommer l'histoire locale, certains départements ayant malgré tout conservé des taux à plus de 20%, notamment en Bretagne, dans le Nord de la France ou dans le Sud du Massif Central.
Mais au-delà de ces chiffres relativement connus, la DEPP a les moyens de donner des précisions. On constate ainsi que la scolarisation des deux ans en Education Prioritaire a été divisée par deux entre 1999 et 2011 (de 36% à 17,7%), alors qu'elle a été divisée par trois hors E.P. (de 32% à 10,8%).
L'étude se livre à une enquête spécifique sur un panel de 30000 enfants scolarisés à deux ans en 1998, arrivés en 6e en 2007. Logiquement, les élèves nés au premier trimestre sont plus nombreux à être scolarisés (39%), devant ceux du deuxième trimestre (28%), ceux du troisième et quatrième trimestre étant moins nombreux (18% et 15%). Les élèves de différents milieux sociaux sont scolarisés à des pourcentages assez proches (26% des enfants d'ouvriers, 24% des enfants de professions intermédiaires, 21% de cadres), mais par contre les enfants issus de l'immigration sont moins scolarisés à deux ans que ceux parlant uniquement le français (environ un tiers de moins)
Concernant les bénéfices en terme de mesure des résultats scolaires en 6e, l'enquête se montre circonspecte, arguant d'un bénéfice limité aux élèves nés au premier trimestre (les plus nombreux).
Du fait des limites des bases statistiques des élèves du 1er degré, l'enquête ne dit rien des catégories d'appartenance des élèves scolarisés à deux ans en 2011. Nul doute que ce travail serait nécessaire, pour corroborer (ou non) le sentiment qu'y compris en éducation prioritaire, les familles les plus démunis socialement et culturellement ne se tournent pas spontanément vers la scolarisation précoce pour "investir" dans la réussite scolaire de leurs enfants...