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Coordonnateurs REP, se parler du boulot...

Par skus — publié 29/06/2016 17:55, Dernière modification 17/06/2018 14:46
Ces vidéos ont été extraites et montées à partir de séances de travail du séminaire coordonnateurs REP. Les points de vue des participants reflètent souvent les questions que se posent les coordonnateurs, dans leur diversité, et peuvent être utilisés lors de séances de travail, entre coordos ou en intermétiers.

video1"Coordo, une fonction floue, d'autant plus que les personnels du réseau se renouvèlent ?". Plus ou moins, selon les contextes, expliquent les collègues. "Moi, je me sens bien identifiée par les collègues du réseau" estime Marie-Pierre. En tension entre ce qu'il faut faire et ce qu'on arrive à faire ? Les propositions du coordo doivent toujours être reliées au réel : "Comment ça se passe dans la vraie vie, comment les équipes vont percevoir mes propositions ?" "Avant tout, parce qu'on sera avec eux à se poser des questions pour avancer avec les élèves"...

video2"Être légitime" comme coordo, c'est toujours un défi. "J'ai l'impression que l'autonomie fait qu'on développe les compétences qu'on a". Certains sont davantage du côté de l'organisation, d'autres de l'accompagnement. Et la légitimité se construit avec ce qu'on fait avec les enseignants, les directeurs et les pilotes, en comprenant les uns et les autres sans s'y fondre, en cherchant les leviers pour avancer. "Je me sens légitime parce qu'on m'a recruté" précise Hossein, mais ça se construit dans la collaboration, quand les gens nous disent qu'on leur est utile."Le risque, selon moi, explique Alexandra, c'est que ça peut tenir sur une personne, et se perdre quand elle part". Coralie exprime ses doutes : "J'ai souvent l'impression de mal faire mon job, quand le résultat n'est pas à la hauteur des attentes, et c'est compliqué pour moi à gérer. Dans la classe, au moins, je sais pourquoi je suis légitime, quand je vois les élèves"...

video3"Qui doit faire quoi dans le REP ?" Certaines missions sont partagées avec les conseillers, les formateurs académiques, et nécessitent une coordination délicate. Le travail de chacun est toujours en limite de "concurrence" avec d'autres, les missions changent, et la partie bureaucratique risque de prendre trop de place pour qu'il reste assez d'espace pour l'engagement pédagogique au plus près des classes. "J'ai senti un élan avec les concertations et le Référentiel de l'EP, dans les écoles, mais la dynamique est toujours fragile, pour qu'on arrive à parler pédagogie naturellement, pour qu'on maintienne les priorités dans le temps long, pour que les enseignants voient les cohérences entre les actions et les formations, et qu'on favorise les temps collectifs plutôt que le libre choix..."

video4Membre de l'équipe de pilotage, le coordo ? "Oui, j'ai beaucoup d'autonomie parce qu'on échange sur tout, et que je fais valider systématiquement." Ici, "l'accompagnement par la mission académique EP est importante dans notre académie, pour nourrir des rencontres entre coordos", mais là "l'accompagnement se remet en marche de manière fragile et récente. On nous donne enfin des orientations qui nous donnent des pistes, et c'est assez nouveau". "On nous invite à aller sur le pédagogique, mais les réunions de comité sont loin des difficultés ordinaires des élèves". "Nous, à quarante en copil, avec les partenaires, on ne peut pas parler de pédagogie. Si on veut réduire les écarts, c'est pourtant ça qu'il faut qu'on empoigne". Certains réseaux parviennent à mettre de la cohérence entre les différentes instances, mais les journées de concertation et de formation sont difficiles à articuler pour les pilotes, pour qu'on se rapproche des problèmes de fond, des apprentissages des élèves. Du coup, les dynamiques d'école et le sentiment d'appartenance au réseau sont très divers.

video5Le coordo est-il aussi formateur ? Sacrée question. La formation, l'accompagnement, c'est l'espace où on peut travailler avec les enseignants. "Les espaces sont très réduits, quand on n'est pas en REP+. Il faut avoir le temps de mener les continuités, avec le cauchemar des temps communs premier/second degrés à trouver". Alexandra explicite : "J'ai été légitimée quand j'ai travaillé sur la formation, avec les équipes, on est rentrés dans une dynamique positive et à partir de là"..."Moi au contraire, je ne me sens pas légitime pour être formateur", oppose Hossein. "D'abord parce que certains pilotes ne se privent pas pour nous dire qu'on n'a pas à jouer ce rôle, alors que certaines actions semblent nous montrer qu'on a un rôle dans la conception et dans l'animation..." précise aussi Haud, alors qu'ailleurs on propose aux coordos de passer les diplômes de formateurs. "Si la formation est pilotée localement, le coordo est forcément un acteur essentiel" ressent Alexandra. Pour cela l'organisation d'espaces de travail communs entre formateurs et coordonnateurs semble à tous nécessaire, même si c'est encore difficile aux yeux de beaucoup. "Augmenter nos qualifications sur les questions didactiques et la formation ne serait pas un luxe" dit Coralie. "Surtout parce qu'on veut que ces temps soient utiles et profitables aux collègues" conclut Hossein.

video6L'urgence, le principal ennemi ? "entre les appels à projet et les formations à remplir, on perd 50% de notre efficacité pédagogique dans l'urgence", estime Marie-Pierre. "On met souvent la charrue avant les boeufs du fait de la lourdeur administrative qui met tout le monde en tension, pilotes compris, et à long terme c'est fatiguant." Pour Haud, "l'Éducation Prioritaire n'est parfois pas aussi prioritaire que ça, y compris en formation initiale"."Pas toujours facile de présenter les enjeux du partenariat aux enseignants débutants" concède toutefois Alexandra...