Perenniser les projets...
Certains facteurs favorisent le développement sur le long terme des actions mises en place par des PdE :
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Partager un diagnostic solide avec l'ensemble de la communauté (professeur et équipe de direction). Un adhésion forte dès le départ (ou du moins des points d'équilibre provisoire trouvés entre les différentes forces) semble indispensable pour mener à bien une action sur le long terme.
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Bénéficier d’une implication réelle et juste de l'équipe de direction. Cela passe par un soutien de l'équipe de direction envers les PdE, mais sous-entend aussi que les PdE ont une latitude pour mener les dispositifs qu'ils jugent importants. L'équipe de direction peut-elle imposer un projet de peur que le PdE ne s’investisse pas dans l'action mise en place ?
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Provoquer un suivi des corps d'inspection pour inscrire l’action dans un cadre institutionnel, notamment dans le cas des possibilités prévues par l’article 34 de la Loi d’orientation sur l’éducation de 2005.
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Travailler en partenariat avec les autres membres de la communauté. Cela implique que le PdE écoute les critiques et soit capable de réajuster le dispositif mis en place en conséquence. Un projet reposant trop souvent sur une seule personne, la collaboration entre les personnels est primordiale pour pérenniser un projet.
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Suivre et évaluer l'action : réunir les personnes impliquées, communiquer sur les bénéfices du dispositif pour l’établissement (avec des indicateurs quantitatifs si possible, mais aussi avec le ressenti des collègues et des élèves). Une action ne pourra durer que si son évaluation et son suivi montrent qu'elle est utile et répond à la problématique de départ.
Or mettre en place une action demande beaucoup de temps et d'énergie, pour chacun des partenaires engagés. On se retrouve souvent à agir dans l'urgence. Outre la question de la légitimité de l'action et de l’efficacité du PdE, inscrire une action dans la durée peut amener des tensions avec les enseignants, voire avec la direction, dues à la charge de travail trop forte, ou a des changements professionnels trop rapides.
Même avec le recul du temps, la démarche de projet augmente la somme de travail et demande beaucoup de concertation. Le temps de réunion s’envole et la fatigue pointe. Dans ces moments-là, les débats deviennent toujours plus houleux. Faire des choses, c’est augmenter le risque de discorde. Il est donc indispensable que des espaces institutionnels correctement régulés permettent l'expression des controverses, les "frottements" inévitables dans les différentes conceptions professionnelles des uns et des autres.
Quoiqu’il en soit, ces débats restent indispensables car ils permettent
d’avancer et de d’améliorer les projets, de peser les dilemmes et les points aveugles, d'anticiper les problèmes. En définitive, ils contribuent à un mode de fonctionnement efficace et professionnel qui permette aux
actions de perdurer.