"L’Opéra à l’école ; trois ans de résidence dans une école et un collège ECLAIR à Vénissieux", table ronde
Marie Evreux, chargée de mission de médiation culturelle, présente le
contexte du projet l’Opéra à l’école et le partenariat entre l’Opéra de Lyon, pôle développement culturel et le collège Elsa Triolet
avec pour but l’ouverture culturelle des élèves, de favoriser le
travail en équipe et de faire continuité entre les écoles et le collège.
Il y une résidence de trois artistes de l’Opéra à l’école Anatole
France et au collège Elsa Triolet et un travail sur trois ans est mené.
Stéphanie
Petiteau, responsable du pôle développement culturel, rappelle que
l’Opéra de Lyon a une convention avec l’Etat sur 5 ans ce qui permet un
partenariat à long terme. Le service développement culturel de l’Opéra
réfléchit sur la meilleure façon de démocratiser l’opéra, dans le cadre
d’une mission de service public. Le service a un rôle prospectif et a
choisi Vénissieux car il y déjà la fabrique des décors de l’Opéra dans
cette ville. En plus des résidences d’artistes et des représentations,
les élèves peuvent venir aussi pour découvrir les métiers. Mais surtout
la question est celle de l’influence de l’art à l’école sur les
apprentissages pour laquelle le centre Alain Savary est engagé.
Christine
Gourjux, principale du collège, rappelle que la constitution garantie
l’égal accès à la culture et la loi d’avril 2005 introduit l’éducation
artistique dans le socle de connaissances et de compétences, complétée
par l’histoire des arts. La loi de refondation de l’Ecole de 2013 invite
à cette éducation artistique. De plus Christine Gourjux, rappelle les
difficultés de ses élèves et la nécessité de favoriser l’accès à la
culture avec un projet d’établissement. Le projet opéra est un
formidable levier à condition d’être convaincu de la réussite de chacun.
Christian Lallier, anthropologue à l’IFé, explique la démarche d’anthropologie filmée qui accompagne ce projet.
Marie-Odile
Maire Sandoz donne des éléments sur l’étude menée par le centre Alain
Savary (IFé) concernant les impacts de ce projet sur les organisations,
les professionnalités et les apprentissages scolaires.
François
Bourgue, enseignant coordonnateur du projet au collège, indique que ce
projet demande du temps aux équipes et une forte capacité d’adaptation
selon ces matières mais aussi sur la co-animation avec les artistes. Les
12 professeurs engagés affirment que ce projet leur permet de mieux
connaître les élèves. Puis François Bourgue donne des exemples de
réinvestissement avec les élèves du travail avec l’Opéra.
Marie
Evreux revient sur les difficultés des artistes eux aussi à travailler
en co-animation, à comprendre le fonctionnement de l’école notamment les
différences entre 1er et 2 degré. Ces contraintes sont contrebalancées
par le plaisir de transmettre et de créer avec les élèves. Reste à
savoir comment évaluer les élèves.
Sylvie Martin-Dametto, chargée
d’étude au centre Alain Savary, apporte des éléments sur les
observations de transformations professionnelles qu’elle a pu observer.
Les acteurs sont passés d’une phase d’adaptation à une phase de
transformation. Les artistes ont du s’adapter au fait que les processus
d’apprentissage sont longs et complexes. De même la co-animation a
permis aux enseignants d’être observateurs et de mieux s’interroger sur
ces processus d’apprentissage. L’évaluation n’est pas évidente pour les
artistes qui privilégient les réalisations collectives.
En dernier
lieu Marie-Odile Maire Sandoz présente les premières conclusions des
recherches sur l’impact du projet sur les apprentissages. Faire le lien
entre ces pratiques artistiques et d’éventuelles améliorations des
résultats scolaires n’est pas possible de manière causale. On peut
toutefois voire des modifications en ce qui concerne le rapport à
l’écrit, le travail de la mémoire et la concentration longue.
Regarder la table ronde (1H27) :