Accompagnement à la scolarité, quelques réflexions du point de vue d'un responsable départemental d'un mouvement d'éducation populaire
Journées d'étude "Questions vives du partenariat et réussite éducative. Quelles collaborations locales et institutionnelles pour améliorer l’accompagnement à la scolarité ?"
Texte rédigé à partir de la prise de notes
Les Francas du Rhône, une association d'éducation populaire centrée sur :
- le loisirs éducatifs et l'accueil collectif de mineurs (centre de loisirs, maisons de quartier, centre sociaux, accueil jeunes,…)
- la formation et l'accompagnement des animateurs (BAFA, BAFD, formation professionnelle et continue)
- le lien avec les institutions culturelles
- l'accueil périscolaire en lien avec l'Education nationale
Animation de dispositifs :
- Ateliers relais
- projet de raccrochage des plus de 16 ans avec un lycée professionnel
- participation au groupe départemental d'appui aux PEDT
L'accompagnement à la scolarité : une question vive reposée par la réforme des rythmes
Des questions anciennes, jamais vraiment résolues:
-
Même si on est convaincu de l'importance d'un accompagnement à la scolarité qui privilégie l'apprentissage de savoirs et de compétences dans un contexte de loisirs, de l'importance de la multiplicité des expériences, des découvertes, des rencontres entre pairs et avec de adultes : Comment proposer un accompagnement scolaire qui ne soit pas de l'aide aux devoirs, dans un contexte à l'école élémentaire où les devoirs écrits sont prohibés mais pratiqués avec une forte pression des parents et des enfants pour que les devoirs soient faits. Du coup, souvent on est sur des propositions hybrides où on commence par l'aide aux devoirs pour faire ensuite des activités de jeux, de découverte, etc. Mais ce n'est pas satisfaisant, car le temps du loisir éducatif est écourté et conditionné par le temps de devoirs.
Télécharger le rapport
des journées d'études
(PDF - 62 pages - 8,6 Mo) - Comment trouver sa place dans ce domaine de l'accompagnement et du soutien face au développement d'un secteur marchand du soutien scolaire ? Comment éviter une aide scolaire à 2 vitesses ? Importance de l'accompagnement par l'Education populaire pour maintenir une offre accessible à tous.
- Quand l'école développe la concurrence entre élèves, quel accompagnement proposer ? Aider à devenir le plus fort en classe ? Développer la personnalité de chacun et le bien-être ? Dans ce système de compétition scolaire, parfaitement intégré par les parents, comment faire des propositions que sortent de ce modèle sans qu'elles soient perçues comme des propositions au rabais par les familles ? Nécessité de développer des outils de communication qui nécessitent des moyens, Nécessité de qualifier les intervenants, dans un contexte de restriction budgétaire. Mais la qualité a un coût.
- Comment permettre aux enfants qui vivent des situations d'échec à l'école de vivre des situations de réussite dans ces temps périphériques ? Pour que les adultes qui encadrent ces temps soient bienveillants, il faut que ces adultes soient eux-mêmes accompagnés. La plus-value vient aussi de ce que les adultes ne sont pas là pour évaluer.
- Question de la place des parents dans l'accompagnement ? Comment ne pas délégitimer les parents quand on prend un peu leur place pour accompagner la scolarité de leurs enfants ? Même si les rapports animateurs-parents peut être facilité par l'absence de jugement, et de position d'évaluateurs des animateurs, il y a besoin d'imaginer des modalités d'échange avec les parents qui leur redonnent un sentiment de compétence.
Les associations doivent mieux réfléchir leur projet d'accompagnement en fonction des difficultés du public et des objectifs qu'on veut assigner à l'accompagnement. Si l'on veut sortir du seul enjeu de la "garderie", de l'activité occupationnelle.
Des questions rendues vives par la réforme des rythmes
- Comment penser le projet éducatif avec les enseignants ? Comment faire en sorte de ne pas laisser l'enfant être le seul lien entre les adultes ? Le besoin de liens entre les différents adultes se faire encore plus sentir avec la réforme.
On a vanté à l'avance La réforme des rythmes comme quelque chose qui permettrait aux enfants d'être plus reposés, de faire des activités extraordinaires sur ces nouveaux temps, qui ce serait gratuit, etc., Mais on voit bien que la mise en place a été, pour l'instant, si ce n'est décevante, en tout cas très contrastée en fonction des communes sur bien des points. Si l'on ne veut pas tomber dans le risque de la suractivité, il y a besoin d'aménager du temps libre, de laisser les enfants choisir leurs activités et de faire ou ne pas faire une activité...