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Conférence de consensus "Penser les discriminations à l’école pour les combattre : du déni à la lucidité ?", le rapport du jury

Par skus — publié 26/06/2016 13:45, Dernière modification 13/11/2019 09:10
Du déni à la lucidité, de la lucidité à l’action. Le rapport du jury est le fruit du travail engagé autour de la conférence de consensus et ne préjuge pas des suites qui seront données dans le cadre de l’élaboration du projet académique de l’Académie de Créteil.

partenaires conférence de consensus

Avant-propos, par Monique Sassier, présidente du jury

LE TEMPS DE LA RÉFLEXION ET DE LA CONCERTATION

Pendant plus d’un an, un groupe de travail constitué de dix-sept chercheurs, d’un jury (présidé par Monique Sassier, médiatrice de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur, regroupant onze professionnels de l’académie de Créteil et une représentante d’une association de parents d’élèves), et d’un comité de pilotage a élaboré un questionnement sur la manière d’aborder, de prévenir et de réduire les faits discriminatoires à l’école. Une Conférence de Consensus s’est tenue le 3 février 2016 à l’UPEC de Créteil, en présence de 170 personnes. Les chercheurs ont été invités à répondre aux questions élaborées par le jury.

LE TEMPS DE L’ÉLABORATION DES PRÉCONISATIONS

De cette rencontre, sont issues des préconisations élaborées de manière partagée par le jury et le comité de pilotage, lors d’une réunion qui s’est tenue le 10 février au rectorat de Créteil et lors des échanges qui ont suivi avec le comité de pilotage.

Les préconisations ont été organisées autour de trois axes qui nous sont ap- parus de nature à structurer la réflexion et surtout l’action. Ces trois axes, qui prennent en compte les dimensions théoriques et professionnelles, se déclinent ainsi : 

  • CATÉGORIES JURIDIQUES, POLITIQUES ET THÉORIQUES POUR PENSER LES DISCRIMINATIONS

  • REGARDS SUR DES MÉCANISMES SYSTÉMIQUES
  • MISE AU JOUR DES IMPLICITES DE L’ACTION PÉDAGOGIQUE

LE TEMPS DE L’ACTION INVENTIVE

L’ensemble de ces travaux conduits dans l’académie de Créteil résulte d’une volonté de Madame la rectrice de « regarder en face » le sujet de la discrimination à l’école pour agir concrètement contre ses causes et ses conséquences. Il s’agit dès lors d’imaginer des réponses inscrites dans le cadre général du respect du droit, mais de les doter d’une valeur opérationnelle, utile, avec des outils qui pourront être largement déployés et faire l’objet d’une évaluation. Les préconisations ainsi élaborées pourront être mises en œuvre dans le cadre du projet académique. Il ne s’agit donc pas d’ajouter des dispositifs particuliers se superposant à d’autres, mais de faire de la prévention et de la réduction des discriminations un axe majeur de la politique académique dont chacun se saisira pour le mettre en œuvre concrètement. Tous les niveaux du fonctionnement académique sont ainsi concernés, à l’échelle de l’institution, des établissements, et des acteurs individuels.

LE TEMPS DE LA CLARTÉ DES MOTS ET DE LA LIBERTÉ DE JUGEMENT

Les débats ont porté un éclairage très pertinent sur une dimension du phénomène discriminatoire : chercheurs et professionnels ont montré comment le sentiment d’injustice scolaire renforce le sentiment de discrimination ou le colore différemment. Les inégalités d’accès à l’école, les inégalités sociales, spatiales, les inégalités d’accès au logement, à la culture engendrent un sentiment d’injustice qui s’exprime en sentiment de discrimination. C’est à l’école que tous vont exprimer ce ressentiment, en interrogeant sa légitimité. Qu’est-ce qu’une école juste, qu’est-ce qu’ « un maître juste » ? Cette dynamique injustice-discrimination est d’une grande richesse et elle permet de renouveler la réflexion et les modalités d’action des professionnels. Sur ce point précis, des rencontres avec les familles et des débats avec les élèves seront essentiels.

De même, cette conférence de consensus aura eu pour premier effet de permettre de se parler, entre professionnels, de nos gestes, de nos actions, conscientes ou non, des effets de nos actions, de nos inquiétudes, parfois de nos certitudes au risque de leur mise en question ! Les uns et les autres ont osé cette liberté de parole qui permet de prendre en compte, de manière pragmatique, la réalité. Il ne s’agit pas pour autant d’abandonner l’horizon d’une école idéale, ou un idéal de l’école, mais de regarder la réalité en face et d’articuler l’idéal avec les aléas du réel et de la vie quotidienne.

Ces interrogations, et bien d’autres encore, apparues au cours des travaux, traduisent le mécanisme démocratique à l’œuvre, garanti par l’engagement de Mme la rectrice. Ces interrogations nous engagent aussi à rompre avec une lecture « culpabilisante » de nos gestes, pour développer une éthique lucide de la responsabilité, dans le cadre des contraintes qui sont les nôtres, à quelque poste que nous occupions.

Monique Sassier

Constats et préconisations

Penser les discriminations dans le système scolaire amène à observer la manière dont sont traités effectivement les élèves, mais aussi les professionnels, au regard du principe d’égalité et cela dans toutes les dimensions de l’organisation de l’institution scolaire : 

  • DU POINT DE VUE DES ÉLÈVES : Accès à l’école, conditions de scolarisation, modalités de l’apprentissage, évaluation et certi cation, mise en place des aides, vie scolaire et san ions, relation des professionnels avec les familles, accès aux ages, orientation ; 
  • DU POINT DE VUE DES PROFESSIONNELS : Recrutement, affectation, évaluation, évolution de carrière, formations initiale et continue, travail collectif, relation avec la hiérarchie.

Chacun de ces aspects, potentiellement discriminatoire, demande à être interrogé. Il s’agit de voir si les pratiques et les organisations du travail ne donnent pas prise à l’activation de stéréotypes liés à des catégories illégitimes (profession et catégories socioprofessionnelles) voire illégales (origine réelle ou supposée, sexe, religion, handicaps, apparence physique, situation familiale, santé, résidence, etc.) qui peuvent conduire à des traitements différenciateurs des personnes.

Lire la suite du rapport du jury (site du réseau national de lutte contre les discriminations à l'école)...

Présentation du rapport sur le site de l'Académie de Créteil...